Pensées de douches tangentielles que j'aimerais bien organiser sous forme d'un texte un peu plus long et réfléchi un jour : voyager, c'est sur-côté. C'est très facile pour moi de dire ça, j'ai énormément pris l'avion et voyagé dans ma vie, et même passé plusieurs mois d'affilés sous des latitudes différentes. Il y a indéniablement des effets positifs aux voyages, rupture avec le quotidien qui permet de prendre du recul, ouverture d'esprit au contact de cultures différentes, et j'en passe… MAIS.
Le voyage de vacances comme récompense de l'année de boulot pose plusieurs problèmes majeurs je pense, et il est peut-être temps de remettre en cause ce totem :
- Problèmes écologiques évidents (OK on est pas obligé de partir loin, mais souvent c'est perçu comme un voyage moins réussi)
- Se sortir du quotidien, très bien, mais finalement est-ce qu'on devrait pas plutôt chercher à ce que le quotidien soit moins détestable, ie, est-ce que ce voyage annuel ne joue pas le rôle de soupape qui permet de supporter l'aliénation induite par des jobs absurdes, de l'individualisme, de l'absence de sens de notre vie de consommateur, (insérez ici plein de trucs sales liés au capitalisme et au productivisme)
- Les parcours touristiques classiques sont généralement des sortes de disneyland artificiels. Y a plusieurs parfums pour ces disneyland, y compris le parfum « oui mais moi je vais chez l'habitant je sors des sentiers battus je suis pas mainstream » (ce n'est pas impossible, mais il existe aussi des pièges pour ceux qui recherchent ça)
- Est-ce qu'on découvre tant que ça « la culture » d'une destination en y allant ? Volontairement provocateur, mais est-ce qu'on en apprend pas plus sur un pays en lisant sa page wikipedia qu'en y visitant je ne sais quelle jolie attraction touristique ?
Ces réflexions je me les fais à chaque fois que j'entends des discours « les gens de là bas sont tellement plus gentils/simples/généreux » qui je pense sont du pipi de chat. Moi aussi j'ai voyagé, et dans le monde entier j'ai trouvé des gens qui étaient parfois généreux, parfois égoïstes, avaient toujours besoin de manger boire faire pipi caca, et avaient besoin de la reconnaissance/l'amour de leurs semblables. 🤷 Mention spéciale à ce couple de jeunes Français croisés au Maroc et leur « mais quand même ici, les gens sont sympas, c'est pas les mêmes que chez nous » (au cas où ce n'est pas clair, ça voulait dire, « c'est pas comme les sales arabes qui vivent en France »).
Contredisez-moi, c'était le but de ce post.
J'ai arrêté Amazon il y a environ 5 ans, mais c'est facile j'achète quasiment rien. J'ai acheté bien trop de conneries électroniques quand j'étais jeune, maintenant je fais durer et je m'en passe. Y a pas plus écolo et éthique que de refuser la consommation tout court. Il faut idéalement essayer de se déconditionner de la joie d'acheter, et essayer de se conditionner à la tristesse de consommer. Quand j'ai vraiment besoin (ahem, vraiment besoin comme le gros cochon occidental que je suis), c'est LDLC car semaine de 4 jours pour leurs employés. C'est facile pour moi de faire le malin parce qu'en gros, une connexion internet et un vieil ordi et je suis à peu près satisfait. Parfois un peu de matos de sport, bon ben je vais à décathlon, je suis pas sûr que ça soit mieux qu'amazon cependant. Ha oui et pour les gosses ben... On nous donne tellement de jouets, fringues et autres affaires, souvent qui n'ont jamais été utilisées, donc j'ai quasiment rien besoin d'acheter non plus. J'évolue probablement dans un milieu particulièrement bourge, et en plus madame et moi avons fait des gosses plus tard que notre entourage, donc on récupère massivement, mais bordel, ce flux continu de trucs qu'on nous file et souvent qu'on utilise même pas nous-même, ça donne un sens palpable au concept de surconsommation. Vive la sobriété heureuse !
(désolé si ça répond pas beaucoup à ta question)