[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago

C'est du délire

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago* (last edited 1 year ago)

Room XMPP Jlailu

Suite au post "dîner de cons" dans !forumlibre@jlai.lu (https://jlai.lu/post/1888493), @nicocool84@sh.itjust.works a lancé une room XMPP pour ceux qui veulent tester: xmpp:jlailu@chat.jabberfr.org?join (parfois jlailu@chat.jabberfr.org suffit)

Attention, cette room est vraiment un terrain de jeu, rien d'officiel (après, je me demande toujours ce qu'on peut vraiment qualifier d'officiel pour Jlailu, mais c'est une autre question)

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago

Mais il y a aussi, et là, je n'ai pas d'explication, une partie des médicaments qui s'évapore, qui disparaît, entre l'industriel et l'officinal, et là, je ne sais pas où ça va, et personne n'a la réponse. On n'arrête pas de poser la question à l'Agence du médicament, pour mettre de la transparence dans le circuit.

Inquiétant quand même

[-] Camus@jlai.lu 4 points 1 year ago

Très intéressant, merci!

[-] Camus@jlai.lu 4 points 1 year ago

Dragon Slayer, c'est comme le Port-Salut, c'est marqué dessus !

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La nécessaire empathie envers notre « commune humanité » ne doit pas faire obstacle à la pensée, mais aider à l’analyse des faits, rappelle, dans une tribune au « Monde », Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

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L’inquiétude qui se fait jour dans nombre de pays d’Europe devant les arrivées régulières de naufragés dans les ports d’Italie doit-elle être considérée comme illégitime, ou bien être prise en considération ? Voilà l’équation d’un débat qui apparaît d’autant plus confus qu’il est souvent piégé par ce trait bien résumé par la formule d’Oscar Wilde : « La souffrance attire plus aisément la sympathie que la réflexion. »

A notre tour donc d’essayer de donner quelques repères en faisant en sorte que la nécessaire empathie envers notre commune humanité et la souffrance aide à l’analyse des faits plutôt qu’au déni. Tout d’abord, un constat : l’Europe n’est pas une forteresse fermée. Ses évolutions démographiques l’attestent. En Europe comme en France, il n’y a jamais eu autant d’immigrés. Bien plus, en pourcentage, qu’il n’y en a en Afrique, en Asie, ou encore en Amérique latine. Pour ne prendre que deux exemples, depuis le début du XXIᵉ siècle, nous sommes passés, en France, de 7 % à plus de 10 % d’immigrés, progression il est vrai moindre que celle qu’a connue la Suède, de 10 % à 20 %. Mais – et on peut difficilement affirmer que cela soit sans rapport – l’extrême droite vient d’accéder au gouvernement dans ce pays.

En France, cette progression est alimentée par la venue d’une forte immigration africaine ; aujourd’hui, un immigré sur deux est originaire de ce continent. Il s’agit bien de changements significatifs par rapport aux périodes antérieures, qui suscitent des craintes sur le devenir de nos équilibres sociaux et sociétaux. Ce n’est pas un hasard si celles-ci traversent particulièrement des pays historiques de la social-démocratie, comme le Danemark ou encore la Suède, où les difficultés d’intégration, même minoritaires, bouleversent l’ensemble de la société.

Entendre les craintes

Nos modèles sociaux reposent sur l’acceptation par chaque salarié cotisant ou citoyen contribuable d’une participation à un pot commun sur lequel s’appuient les mécanismes de sécurité sociale et l’accès à des services publics gratuits comme l’hôpital ou l’école. Ils sont une construction sociale consolidée de longue lutte par ce qu’on appelait jadis le mouvement ouvrier. Il faut entendre les craintes qui étreignent nos concitoyens les plus démunis, qui ont le sentiment que ceux qu’ils considèrent comme des nantis leur font, en permanence, injonction d’accueillir plus démunis qu’eux, au risque de faire imploser les systèmes sociaux et remettre en cause les acquis sociétaux du fait d’écarts culturels portés aux extrêmes avec une partie des immigrants.

Parmi le carburant de ces inquiétudes, les données sociales. Une forte proportion d’immigrés, peu ou pas formée, a du mal à s’insérer sur le marché du travail, si ce n’est pour y occuper des emplois précaires et constituer, malgré elle, un sous-prolétariat utilisé par une fraction du patronat pour faire pression à la baisse sur les salaires. Une partie des « métiers en tension » en relèvent. Cela explique pour beaucoup que près de 40 % des immigrés nés en Afrique aient un niveau de vie inférieur au taux de pauvreté monétaire, et que 43 % soient en situation de privation matérielle et sociale, malgré les prestations sociales et les aides diverses.

Parmi ces aides, l’accès au logement social n’est pas la moindre, dans un contexte de pénurie. Près d’une personne sur deux d’origine algérienne, marocaine ou tunisienne est locataire d’un logement social, plus d’un immigré d’Afrique subsaharienne sur deux ; 35 % des immigrés sont locataires du logement social, contre 11 % pour les non-immigrés. Ces données permettent de mesurer les efforts accomplis en particulier en faveur des 30 000 à 50 000 personnes obtenant le statut de réfugié depuis la crise migratoire de 2015.

Lire aussi l’éditorial du « Monde » (2022) : Immigration : un débat nécessaire

De même, notre système de santé assume, pas uniquement à travers l’aide médicale de l’Etat, la prise en charge gratuite de non-cotisants pour des soins lourds et coûteux de malades qui font prévaloir que les soins dont ils ont besoin, s’ils existent dans leur pays, ne leur sont pas accessibles. On peut ajouter les milliards d’euros consacrés à l’hébergement inconditionnel, gratuit et anonyme de dizaines de milliers de personnes qui n’ont plus de droit au séjour. Un acquis sans équivalent en Europe.

Imprévoyances

Mais, nous dit-on, la France ne prendrait pas sa part d’asile. Il serait plus juste d’indiquer que les Syriens comme les Ukrainiens ont préféré d’abord rejoindre des pays où existaient préalablement à leur venue de fortes communautés. Ce constat, qui est indiscutable, c’est que frappent à nos portes, sous prétexte d’asile, des personnes qui fuient plus les désordres économiques de leur pays que des persécutions. Ils viennent de l’Ouest africain et du Maghreb, qui constituent, actuellement, la majorité de ceux qui se risquent en Méditerranée. Ou encore des ressortissants des Balkans qui rentrent sans visa. Faudrait-il donner l’asile à tous ceux qui n’en relèvent pas sous prétexte que ceux qui indéniablement en relèvent le demandent moins en France que dans d’autres pays ?

En répondant sans hésitation par l’affirmative, ceux qui veulent abolir des frontières ont l’avantage de la cohérence. Mais la mise en œuvre d’un tel principe aboutirait à vouloir étendre les frontières de l’Europe sociale à toutes les victimes du chaos du monde. Et n’est-ce pas mépriser la misère du monde que ne pas concevoir que si demain la France et les autres pays européens ouvraient totalement leurs frontières, avec promesses de pleins droits sociaux et pourquoi pas le transport gratuit afin d’éviter les odieux trafics, ce seraient des millions de personnes qui se porteraient immédiatement candidates à l’exil ? Et n’est-ce pas un peu postcolonial que de ne pas se préoccuper des effets des pillages des élites du tiers-monde pour pallier nos imprévoyances ou notre incapacité à former et à orienter des jeunes dans des spécialités professionnelles qui manquent à nos économies ?

C’est ce que craignent les plus démunis socialement, car ils considèrent supporter déjà l’essentiel de l’effort d’accueil et les difficultés d’intégration sociales et culturelles. Plutôt que de vouloir, dans ce débat, prendre « la mesure du monde tel qu’il est », selon la formule du sociologue François Héran, ayons en tête une des prophéties du philosophe Friedrich Engels [1820-1895], qui, en évoquant la situation de la classe laborieuse dans l’Angleterre de 1845, constatait qu’un des moyens des puissants du monde d’affaiblir les résistances populaires est de créer les conditions d’une « humanité nomade ».

Didier Leschi est directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Il a écrit « Ce grand dérangement. L’immigration en face » (Gallimard, nouvelle édition, 64 pages, 4,90 euros).

Didier Leschi(Historien et haut-fonctionnaire)

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alternatives-economiques.fr La victoire éclair et prometteuse des « sans papiers des JO » Recueilli par Justin Delépine et Vincent Grimault 10–12 minutes

Le 17 octobre, un mouvement de plus de 600 travailleurs sans papiers sur 33 piquets de grève à Paris et en Ile-de-France s’est soldé en fin de journée par une première salve de régularisations à venir.

Six heures du matin, mardi 17 octobre. Une grosse centaine d'ouvriers sans papiers investit le chantier de l'Arena, porte de la Chapelle, l'un des hauts lieux des futurs Jeux olympiques de Paris. Ils sont accompagnés de syndicats (CGT, CNT-SO) et de collectifs (Gilets noirs, CSP75, Droit Devant!). Peintres, maçons, couvreurs, tous participent à l'édification de cette arène multisport ou à d'autres chantiers en région parisienne. Et tous réclament leur régularisation par le travail...

Six heures du matin, mardi 17 octobre. Une grosse centaine d’ouvriers sans papiers investit le chantier de l’Arena, porte de la Chapelle, l’un des hauts lieux des futurs Jeux olympiques de Paris. Ils sont accompagnés de syndicats (CGT, CNT-SO) et de collectifs (Gilets noirs, CSP75, Droits Devant!). Peintres, maçons, couvreurs, tous participent à l’édification de cette arène multisport ou à d’autres chantiers en région parisienne. Et tous réclament leur régularisation par le travail.

Cette possibilité leur est ouverte par la « circulaire Valls » de 2012, arrachée à la suite, déjà, de grandes grèves de sans papiers, mais qui dépend de la bonne volonté de l’employeur, qui doit remplir un formulaire Cerfa de promesse d’embauche.

Dans le même temps, des dizaines d’autres travailleurs entament, avec le même but, des occupations dans 32 entreprises franciliennes, en majorité des sous-traitantes de chantiers ou des agences d’intérim.

Adama1, Malien de 26 ans qui réalise des travaux de peinture, est arrivé trop tard sur le piquet de l’Arena pour rejoindre le lieu de l’occupation. Le chef de chantier a refermé la grille qui permet d’y accéder. Coincé devant ce portail, avec d’autres travailleurs sans titres de séjour et leurs soutiens, il raconte :

« Je suis arrivé en France en 2018, j’avais 20 ans, je suis parti tout seul du Mali. Là-bas, je travaillais dans la restauration. Depuis que je suis ici, je travaille sur les chantiers. J’utilise le nom d’un ami qui est en règle. »

Adama tend une carte de chantier. Elle porte le nom de l’entreprise d’intérim qui l’embauche, mais une photo et un nom qui ne sont pas les siens.

« C’est comme ça qu’on peut travailler, confirme un autre ouvrier malien, plus âgé, bonnet du PSG vissé sur la tête. Avec les boîtes d’intérim, en utilisant le nom de quelqu’un qui a ses papiers ! »

« Pas de papiers, pas de JO ! »

A l’entrée de l’Arena, tout le monde a bien conscience d’un élément qui va peser lourd dans le rapport de force : le blocage d’un chantier important pour les JO est gênant politiquement, et les pouvoirs publics et donneurs d’ordres voudront régler la situation au plus vite. La presse est déjà là.

A l’intérieur du chantier, une banderole est déployée : « Pas de papiers, pas de JO ! ». Le résultat ne se fait pas attendre. Très tôt dans la journée, des représentants de Bouygues, l’entreprise donneuse d’ordre, et de la Mairie de Paris rejoignent les occupants du chantier et entament des négociations.

Le rassemblement matinal devant les grilles se disperse petit à petit, mais les travailleurs et leurs soutiens se donnent rendez-vous à 17h30 au même endroit.

Quelques heures plus tard, l’ambiance a changé. Beaucoup plus de monde et un grand fracas joyeux de djembés. Une rumeur court : les négociations ont abouti. A 18 heures, un négociateur de la CGT passe la tête au-dessus de la grille :

« Nous allons signer un accord ! Ça nous paraît être un accord satisfaisant dans la mesure où nous avons obtenu que tous les salariés en poste dans les entreprises concernées par les grèves de ce matin entrent en voie de régularisation ! Même ceux dont le contrat a été suspendu au cours des trois derniers mois. »

Rien n’est définitivement acquis, mais « la lutte paye »

Scènes de liesse sur le piquet de grève. Les travailleurs et les syndicalistes se tombent dans les bras. Sur d’autres lieux d’occupation, notamment d’agences d’intérim à Paris, les mêmes images de joie sont diffusées sur les téléphones.

La Mairie de Paris s’est aussi engagée à jouer les facilitatrices auprès des services de l’Etat, qui peuvent toujours refuser une régularisation par le travail, même avec un Cerfa rempli en bonne et due forme par l’employeur.

Rien n’est définitivement acquis, mais « la lutte paye », entonnent tous ceux qui se relaient au mégaphone à la porte de la Chapelle. Une dame âgée, riveraine, venue seule avec sa canne, ponctue : « Ils ont bien choisi leur cible, bravo à eux ! » Une victoire historique ?

« Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un mouvement d’une telle ampleur dans les luttes de travailleurs sans papiers. Mais ce n’est pas inédit ! On renoue avec des niveaux de 2008. Ces conflits avaient débouché, quelques années plus tard, sur la fameuse circulaire Valls de 2012 sur la régularisation par le travail », rappelle Nicolas Jounin.

Ce sociologue a enquêté entre 2008 et 2010 sur les luttes des ouvriers sans papiers du bâtiment, qui avaient réuni jusqu’à 6 000 grévistes, et avant lesquelles il n’existait même pas de perspective de régularisation par le travail.

« Ce qui me paraît inédit, c’est plutôt d’avoir le donneur d’ordre, Bouygues, à la table des négociations, dès le début de l’occupation du chantier », enchaîne le chercheur.

L’imminence des JO et l’enjeu colossal d’un retard en termes d’image ne sont sans doute pas étrangers à cette prompte réaction du donneur d’ordre. Comme l’ampleur de la mobilisation.

« Ce sont des semaines de préparation pour arriver à une telle action. Ces luttes nous permettent aussi de repérer des travailleurs sans papiers dont nous ne connaissions pas encore les cas », relève une syndicaliste.

Dès l’annonce d’un accord de principe, des dizaines de travailleurs présents se manifestent ainsi auprès des syndicalistes, qui relèvent leurs identités, leurs coordonnées, l’entreprise qui les embauche et les chantiers sur lesquels ils travaillent. « Nous allons pouvoir les inclure dans les démarches pour obtenir des promesses d’embauche de leurs employeurs », affirme la syndicaliste. L’intérim au cœur du problème

« Il est important de noter que ce n’est pas du travail dissimulé, poursuit Nicolas Jounin. Ce n’est pas du travail qui échappe à l’Urssaf. Les relais par lesquels tout cela est possible sont connus, ce sont les boîtes d’intérim. »

Les agences d’intérim qui embauchent tous ces travailleurs sous des fausses identités peuvent-elles ignorer ce qu’elles font ?

« Non, elles ne l’ignorent pas, elles ferment les yeux, répond sans hésiter Laëtitia Gomez, secrétaire générale de la CGT-Intérim, qui a participé à la coordination de la grève. Ces travailleurs sans titres de séjour arrangent tout le monde, l’Etat et les entreprises ! Ce sont des travailleurs peu chers, corvéables, qui occupent les métiers les plus durs, à cause de leur situation, ils n’osent jamais dire non. Et en plus, ils cotisent et payent des impôts. Certains sont là depuis 15 ans ! »

En plus de la régularisation de tous les grévistes, les travailleurs et collectifs réclamaient aussi le retrait du projet de loi Darmanin sur l’immigration qui arrive le 6 novembre au Sénat. L’article 3 du texte prévoit la création d’un nouveau titre de séjour pour les « métiers en tension ».

« Nous devons régulariser tous ceux pour qui on constate une relation de travail, et ne surtout pas oublier tous les intérimaires comme le fait le projet de loi », insiste Laëtitia Gomez.

La CGT est, en effet, opposée à la création de ce titre de séjour particulier « qui ne résout en rien la précarité des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont soumis.e.s aux critères restrictifs de la circulaire Valls », écrit la confédération.

« Le seul point positif, s’il est conservé, ajoute Nicolas Jounin, serait de sortir de cette féodalité qui dit que pour être régularisé par le travail, l’employeur doit adouber son salarié auprès de l’Etat. Les luttes de 2008-2010 ont arraché cela, mais ce n’est plus suffisant. »

« Les agences d’intérim qui embauchent ces travailleurs sous de fausses identités ferment les yeux » – Laëtitia Gomez, CGT-Intérim

Un obstacle en moins qui ne changerait rien « à l’arbitraire des préfectures », note tout de même la CGT. Face à la bronca contre cet article 3 – les syndicats le trouvent trop limitatif quand les partis de droite considèrent qu’il s’agirait d’un appel d’air pour tous les candidats à l’exil – le gouvernement réfléchit en effet à passer par voie réglementaire.

La création de ce titre de plein droit pour ceux qui exercent un métier en tension ne nécessiterait plus l’imprimatur de l’employeur, en revanche, le pouvoir discrétionnaire de l’administration serait maintenu pour l’accorder ou non.

Difficile de dire à ce stade si cette mesure passera le cap législatif, mais d’autres durcissements sont à prévoir dans le texte. Le ministre de l’Intérieur a d’ores et déjà annoncé qu’il soutiendrait les amendements de la droite sénatoriale qui visent à créer des quotas d’étrangers admis à rester en France, quelle que soit la catégorie d’immigration.

Il plaide également pour limiter l’aide médicale d’Etat (AME) dont bénéficient plus de 400 000 travailleurs sans papiers. Elle serait réduite à une simple aide médicale d’urgence.

En attendant, les ouvriers des chantiers d’Ile-de-France, eux, soufflent un bon coup. Si la victoire n’est pas encore définitive, 200 grévistes sur les 650 avaient déjà obtenu la promesse d’embauche nécessaire à l’obtention d’un titre de séjour mercredi matin. Une première étape qui semble avoir donné du courage à d’autres travailleurs.

Dès le lendemain, de nouvelles occupations de boîtes d’intérim commençaient, comme à Qapa, une agence du groupe Adecco à Paris, investie par 30 ouvriers demandant régularisation, ou encore à l’agence Ekors dans le 12e arrondissement, où la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet tenait un point presse dans la journée. Dans leur communiqué commun, les organisations prévenaient ce mardi soir : « Cette victoire n’est qu’un début, seule la lutte donne des papiers ! »

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ENQUÊTE Pour attirer les jeunes talents, les très grosses entreprises rivalisent de rémunérations attractives et d’avantages de toutes sortes. Un néopaternalisme matériel qui pousse parfois les recrues à oublier leur esprit critique, et leurs envies d’ailleurs.

Benjamin Pinguet a 25 ans et « le sang rouge ». C’est la couleur de son hémoglobine, certes, mais surtout celle de son entreprise, pour laquelle son cœur bat depuis quatre ans : Generali, la troisième compagnie d’assurances au monde, symbolisée par un lion ailé rouge, mastodonte italien coté des milliards d’euros en Bourse.

Après une phase de recrutement qui a duré six mois, le jeune homme a intégré la multinationale « le 1er mars 2020 » – il récite la date comme s’il parlait de son mariage. Benjamin Pinguet a commencé en bas de l’échelle, comme conseiller commercial, à Grenoble. Le 1er septembre 2022, il est muté à Lyon sur un poste intermédiaire, avant de devenir « inspecteur manager de performance » le 1er janvier de cette année. Le voilà désormais cadre supérieur de niveau 6, avec dix collaborateurs sous son aile.

S’il donne beaucoup à son entreprise, c’est parce qu’elle le lui rend bien. « Je me sens complètement redevable », dit-il, d’autant plus reconnaissant qu’il est titulaire d’un BTS technico-commercial, et donc non représentatif des jeunes les plus diplômés. La liste de ses avantages n’en est pas moins longue comme le bras. D’abord, sa rémunération, que lui-même qualifie d’« exceptionnelle » : entre 7 500 et 12 000 euros net par mois, « selon les performances de l’équipe ». Ensuite, une complémentaire santé « très haut de gamme » où « tout est intégralement pris en charge ». Et puis un intéressement de 4 700 euros nets cette année.

Il y a aussi des « primes points », qui dépendent du nombre de contrats signés pour des produits ciblés – entre 750 et 3 500 euros tous les quatre mois. Une « prime de fidélisation » selon les portefeuilles en gestion – entre 250 et 500 euros par mois. Une prime collective destinée à tous les cadres – soit 6 000 euros en début d’année. « Et d’autres primes à droite à gauche, selon des objectifs », ajoute encore le salarié.

Avantages en nature Vous avez le tournis ? Ce n’est pas fini. De nombreux avantages en nature se greffent à ce généreux package financier. Benjamin Pinguet dispose d’une voiture de fonction, qu’il peut utiliser à sa guise, pour un week-end en amoureux ou un rendez-vous professionnel. On lui paie carburant, péage, assurance et entretien du véhicule. « Tout est pris en charge », répète-t-il. Sans oublier le comité d’entreprise qui l’arrose à son tour de cadeaux et de réductions en tout genre.

Dans un contexte de tension sur le marché du travail, aujourd’hui très favorable aux diplômés bac + 5, les jeunes cadres peuvent se permettre d’être plus exigeants. « Le rapport de force a évolué : la période est à la guerre des talents », déclare Aurélie Robertet, directrice d’Universum France, une société de conseil en « marque employeur » qui, chaque année, interroge les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs et de commerce sur leur entreprise idéale.

Ces dix dernières années, les priorités des candidats restent immuables : les rémunérations d’abord, mais aussi la nature et la variété des missions proposées, la référence professionnelle pour la suite de la carrière, l’environnement humain, etc. « Ce qui a changé, c’est que la rémunération prend encore plus d’importance, souligne Aurélie Robertet. C’était déjà dominant, et aujourd’hui ça l’est encore davantage. » En 2023, le critère « revenus futurs élevés » arrive en tête des réponses.

Ce sont aussi et surtout les firmes dites « matures » qui attirent les futures recrues : 83 % les préfèrent à une start-up, et 71 % privilégient une grande entreprise par rapport à une PME. « Les très grosses entreprises peuvent rester attractives parce qu’elles ont de l’argent. Elles rivalisent d’idées pour fidéliser les jeunes talents, observe Isabelle Barth, professeure en management et sciences de gestion à l’université de Strasbourg. C’est plus compliqué pour les PME, qui n’ont pas les moyens d’être aussi compétitives. »

Lire aussi : Ces étudiants d’école de commerce qui fuient les « early start-up » : « On ne veut plus être pris pour des pigeons » « En fait, tu te sens choyée », souffle Juliette (tous les prénoms ont été modifiés), ancienne cadre chez Google. Elle aussi a dû en passer par une longue période d’entretiens de sept mois : « On ne te demande à aucun moment quelles sont tes conditions financières. A la fin du processus, on te fait une offre avec le montant proposé. En général, c’est très peu négocié puisque plus qu’espéré ! »

L’esprit critique en sourdine A son embauche, Juliette touchait entre 100 000 et 150 000 euros annuels, sans compter les bonus et les actions, le tout évoluant année après année. « Pour moi, c’était la proposition irrésistible. A 30 ans, je triplais, voire quadruplais mon salaire. » Elle cite aussi les soirées, la salle de sport, « le petit déjeuner gargantuesque, digne d’un hôtel cinq étoiles », les services de massage et de manucure, les cantines avec option halal ou casher – « Et si tu veux du pain sans gluten ou un yaourt au lait d’avoine, tu en fais la demande et tu l’as. Ce sont plein de petites attentions, jusqu’au plateau d’huîtres pendant les fêtes. »

Avec cette impression de vivre un Noël quotidien, les jeunes cadres chouchoutés par le capitalisme prennent le risque d’y laisser leur esprit critique. « C’est un cercle vertueux, ça te donne envie de rendre la pareille et de bien bosser », avance Juliette, qui ne venait « pas du sérail ni de l’entre-soi parisien ». Google l’a fait grimper haut dans l’ascenseur social : « Je me disais : je suis nobody, n’empêche que si je travaille, tout est possible. Tu peux vraiment faire fortune : ceux qui sont là depuis le début se sont acheté des appartements à plusieurs millions d’euros. Certains salariés, enfants d’immigrés, sont devenus directeurs. »

Benjamin Pinguet, lui, est issu d’une famille de paysans : « J’ai les pieds sur terre, j’aime gagner de l’argent, mais ce n’est pas une fin en soi. » Comme la plupart des jeunes recrues interrogées dans des grands groupes, il embrasse pleinement le discours de son entreprise : « L’histoire que propose Generali à ses salariés, je trouve ça tellement sain que je ne me vois pas ailleurs, déclare celui qui, sur le papier, n’avait pas le profil recherché. On se fiche du diplôme, l’humain est au cœur du métier. Contrairement à d’autres compagnies qui lessivent les gens, nous, on donne à la personne. »

Parmi cette génération de diplômés, deux tendances paradoxales émergent : « D’un côté, ils sont très attentifs à ce que leur individualité soit respectée et alignée avec l’entreprise – leur singularité, leurs préoccupations, leurs appétences, etc., détaille Fabien Blanchot, professeur de management à l’université Paris Dauphine-PSL. On n’est pas dans un contrat d’adhésion : les jeunes souhaitent participer eux-mêmes à la définition de leur job. Mais d’un autre côté, après de longues études, ils ont la volonté de plonger dans le bain et de se mouler dans les représentations de l’entreprise. Là, une partie des convictions s’édulcorent. »

« Une forme d’accoutumance » Parce que les processus de recrutement des multinationales sont ardus et éprouvants, les jeunes diplômés se sentent d’autant plus chanceux d’en devenir les heureux élus.

« Quand on sort d’une grande école de commerce notamment, il existe un univers des possibles restreint, un ensemble uniforme de carrières très hiérarchisées dont les étudiants dévient assez peu, analyse François Schoenberger, doctorant en sociologie à l’EHESS et à l’université de Lausanne, qui s’est penché sur le cas des banquiers d’affaires. Le salaire est corrélé à cette hiérarchie : ces cadres finissent par éprouver une forme d’accoutumance à un certain niveau de vie, mais aussi une dépendance à un certain prestige symbolique. »

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago

Il me semble avoir vu passer de loin des rumeurs d'ultra-riches se créant des bases de repli une fois que le changement climatique ce sera vraiment enclenché (après, c'était peut-être des fictions, mais on ne sait jamais)

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago

Je suis tombé sur cette page, ce n'est pas forcément celle-là, mais elle indique qu'une fois que la CE a validé l'initiative, les créateurs ont six mois pour organiser la pétition, j'imagine qu'on en est là ici aussi

https://citizens-initiative.europa.eu/news/new-initiative-registered-taxing-great-wealth-finance-ecological-and-social-transition_fr

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago

Mais 4 biens immobiliers, bordel…

J'ai connu des gens qui possédaient des dizaines de logements, c'est clairement du délire

[-] Camus@jlai.lu 5 points 1 year ago
[-] Camus@jlai.lu 4 points 1 year ago

Je sens un remake de la covid.

Le genre des objets en langues romanes c'est toujours un concept

[-] Camus@jlai.lu 4 points 1 year ago

Merde...

Enfin, plus de peur que de mal apparemment

(Habituelle pub pour !askfrance@jlai.lu au passage)

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Camus

joined 1 year ago