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Communauté de secours:
Là je rejoins plutot glad_cat. Apres peut-etre que tes arguments sont sortie de leur contexte ce qui donne une version binaire.
J'ai des amies lesbiennes qui m'ont raconté leur relation toxique par exemple. Après, je connais pas l'échelle. Et donc c'est là qu'on utilise des études statistiques.
Peut-etre que tu peux prévoir un corpus de texte leger qui fait une synthèse et permettent au lectorat d'avoir un pied sur l'étrier avant de lire l'article.
Après tu fais peut-être un résumé mais tel que c'est écrit c'est ce qui en ressort. je pourrais ressortir le mariage pour tous, sarah palin, marine le pen, magaret tacher...
Les arguments sont valables pour n'importe qui.
@Snoopy@jlai.lu Oui je suis d'accord, mais là c'était une femme qui disait ça à d'autres femmes à propos d'hommes.
Je ne prétends absolument pas que les femmes ne pourraient pas être toxiques. Je ne prétends absolument pas que les hommes ne pourraient pas être victimes de violences conjugales ni que le fait que l'on parle de ces situations ne serait pas une grande avancée.
Je prétends juste qu'il y a des rôles de genre et que les femmes sont plus souvent victimes de violences conjugales que les hommes, et que cette citation s'adresse aux femmes, ni plus ni moins.
J'aurais sincèrement préféré parler de « personnes » plutôt que d'hommes. Le fait que les récènes capitalistes soient quasiment exclusivement dirigés par des hommes, ainsi que le caractère domestique de la relation de maltraitance entre les ayants-droit de Facebook ou Twitter et leurs victimes, m'amène à faire un parallèle entre les violences domestiques que font subir certains hommes dans le cadre de leurs rôles de genre et en particulier dans le cas assez rare où ces hommes sont des prédateurs (et pas simplement de pauvres types), et l'addiction à Facebook et à Twitter que je considère comme une violence domestique, automatisée par des ordinateurs. Le parallèle consiste en ce que dans les deux situations, leurs victimes se retrouvent dans une situation où elle veulent « persévérer », réparer leur prédateur dans le premier cas, percer les mystères du récène dans le second, bref mériter de cesser être victimes de violences, conscientes dans le premier cas, inconscientes, mais faisant l'objet d'un manque clairement perçu, dans le second (la différence tenant dans le fait que sur un récène capitaliste, les victimes confondent le soulagement d'avoir des interactions à peu près normales avec la sacralité de membres d'une société jouissant d'une solidarité inconditionnelle, comme les normalien·nes, que certain·es défendront bec et ongles pour défendre leur propre conception du sacré). Mon argument est donc que dans les deux situations, il ne faut pas persévérer, notamment car un document doit être immédiatement attractif et accessible.
Des intellectuel·les aussi brillant·es que Pierre Bourdieu, à leurs corps défendants, ont défendu cet aspect des documents qu'iels produisaient, par exemple dans /« La sociologie est un sport de combat »/, où il se justifiait d'écrire dans une langue hermétique en considérant qu'il était de la responsabilité des pauvres d'apprendre à lire ses livres (il faisait ainsi du Bourdieu contre Bourdieu, puisque ses travaux consistent à démontrer le contraire). Il était un peu pris au dépourvu et sur la défensive.
L'internet permet au peuple de produire des documents textuels, mais aussi audio et vidéo, et donc de rendre les travaux d'intellectuel·les comme Pierre Bourdieu plus accessibles. L'ENS a une politique de démocratisation de la connaissance, notamment avec persee.fr, avec des podcasts, etc.
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@Snoopy@jlai.lu Mais je ne veux pas dire que Bourdieu aurait tort d'écrire des textes dans un style qui se veut héritier de Proust. Ce que je veux dire est que culpabiliser ses lectaires à lire des documents qui leur sont inaccessibles, qu'il s'agisse de l'institution scolaire, de la sociologie, ou des récènes, est un red flag, surtout à une ère d'abondance en matériaux, une ère où les appareils que nous utilisons pour consommer des contenus nous permettent aussi de les produire. J'ose un parallèle avec les violences conjugales dans la mesure où l'acte de considérer devoir mériter ne plus être victime de violences – en « changeant » saon conjoint·e, ou en utilisant le microblog « correctement » – c'est-à-dire en se constituant le capital culturel qu'il est conçu pour nous empêcher de constituer – est un comportement fréquent chez les victimes de violences domestiques, y compris sous l'influence de l'institution scolaire et de la violence de classe qu'elle occasionne.
Je suis bien placée pour savoir que les femmes peuvent être manipulatrices et abusives car mon ancien coloc a été victime d'une manipulatrice, une femme hideuse, qui encore enceinte assumait de vouloir utiliser son futur enfant – qu'on ne lui avait pas encore retiré – pour gagner de l'argent. Je ne veux pas nier cet aspect, je veux simplement m'appuyer sur le fait que la citation originale est genrée – à raison – et que la direction des récènes capitalistes est aussi genrée. À titre de comparaison Bonfire est co-porté par une personne non-binaire, de même que pour Pleroma, dont la cheffe de sécurité était par ailleurs Ariadne Conill ; il me semble que des minorités de genre sont aussi impliquées dans le développement de Firefish. C'est vraiment pour cette raison que j'insiste sur la socialisation masculine. C'est vraiment un argument périphérique, que je devrais prendre le temps de démontrer (mais je n'ai pas la biblio sous la main pour ça), mais qui permet juste de souligner ce parallèle entre violences conjugales et addiction aux récènes capitalistes comme violence domestique.
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@Snoopy@jlai.lu Merci pour tes retours, je modifierai ce billet pour en tenir compte, quand j'aurai le temps.
En tout cas merci de nous partager tes reflexions et d'avoir pris le temps d'écrire en commemtaires.
Apres j'avoue que je comprends pas tout et que ça m'amène à lire plus lentement, et relire pour décortiquer. Sinon comme tu parles des réseaux sociaux capitalistes, fais le parallèle avec les violence domestique où la majorité sont des hommes, que ce sont des entreprises dirigées par des hommes, je ne demandais qu'elle serait la différence ?
Tu parlais de Pleroma, Firefish. Là je vois juste des outils où je peux échanger, envoyer des messages. Enfin, que serait un reseaux social non capitaliste sans le fédiverse/activitypub (thread peut utiliser activitypub. Qu'est ce qui changerait au niveau des interactions sociales ? De la gouvernance ? Qu'est ce qui les distingue d'un réseau social non capitaliste ? L'addiction ne découle t-elle pas naturellement d'un besoin d'amour et de sociabiliser ?
Enfin, pour résumer, décris-moi/dessine-moi un réseau social non capitaliste. Quand tu auras du temps car j'imagines que tu as moult choses à faire mais ça me tiendrais à coeur que tu l'esquisses. :)
@Snoopy@jlai.lu Salut, je considère que Diaspora* et Bonfire représentent deux approches un peu différentes, mais qu'il faudrait idéalement pouvoir réunir :
Diaspora* est à la fois le nom d'un serveur de réseau social et celui de son protocole ; à ma connaissance, le serveur est la seule implémentation du protocole. Ce qui me plaît avec ce protocole est qu'on ne peut pas cliquer sur un bouton « j'aime » pour un commentaire ; les affordances pour une publication et un commentaire sont très différentes, et c'est parfaitement logique dans la mesure où une publication et un commentaire impliquent un investissement très différent, et donc des formes de reconnaissance très différentes aussi. Fournir les mêmes formes de reconnaissance pour un commentaire que pour une publication, comme un parent pourrait avoir le même comportement si son enfant faisait la vaisselle ou lui ramenait une excellente moyenne générale, peut tendre à détraquer notre système de catégorisation ; je compte à l'occasion lire « De la justification » de Boltanski et Thévenot car il me semble qu'un type d'objet unique pour différents cas d'usage peut produire de la confusion, être à l'origine du phénomène des « reply guys », et par ailleurs amener les gens à produire des jugements, et donc à devoir se justifier ou à mettre autrui en position de devoir se justifier.
Bonfire est un serveur ActivityPub, compatible avec Mastodon, Lemmy, etc. Ce qui me plaît avec ce serveur est qu'il est conçu pour être extensible et pour proposer des affordances pour une grande variété de cas d'usage. Le problème pour moi avec Twitter par exemple est avant tout qu'il ne correspond qu'aux cas d'usage des cadres et donc que pour être économiquement rentable, il doit amener les pauvres à y communiquer sans que cela ne serve à quoi que ce soit. De même, on retrouve des institutions totales numériques, au sens de Goffman (Asiles, 1961) sur Mastodon car ce serveur fournit relativement peu d'affordances et recouvre donc relativement peu de cas d'usage, ce qui fait qu'alors que le blog est censé nous permettre d'être réflexif·ves sur et de structurer notre vie quotidienne, le microblog nous permet d'être réflexif·ves sur nos timelines, jusqu'à la création d'un illusio tout à fait réel mais en quête de capitaux tout à fait fictifs ; parce que chaque message dans une timeline est alors l'opportunité d'une expérience d'autostimulation (cf. « The Brain-Stimulation Reward »](http://en.wikipedia.org/en/wiki/Brain_stimulation_reward) (en) sur Wikipédia). La pauvreté en affordances pour être est à la fois un dispositif de pouvoir favorisant l'engagement des pauvres, puisqu'iels perdent de vue leurs objectif de la vie réelle au profit du paraître, mais aussi une condition du soutien de ces entreprises par les bourgeoisies locales, qui détiennent une grande partie des médias.
@Snoopy@jlai.lu Donc pour résumer, je dirais qu'un bon logiciel de réseau social devrait fournir des affordances différentes pour des activités différentes – publication, mesage, commentaire –, et aussi être extensible pour permettre, par exemple, la coordination de tâches dans le monde réel, par exemple de mettre des médias pureplayer sur pied avec un WordPress et 25€/mois, plutôt que de poster chacun·e dans son coin, dans une relative inertie. Je dirais que la première approche serait plus « familiale », cozy, dans le care, tandis que la seconde serait plus militante et productiviste (dans le bon sens du terme, si tant est que cela existe – Bonfire est développé par des anarchistes membres de coopératives autogestionnaires).