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Climat : à Carpentras, les viticulteurs tentent de contrôler la grêle en ensemençant les nuages

En envoyant de l'iodure d'argent dans les nuages, ils veulent réduire la taille des grêlons. Une technique appelée à susciter un intérêt croissant avec le changement climatique.

Par Anne FEITZ, Publié le 28 août 2024 à 09:30Mis à jour le 28 août 2024 à 10:03

Jean-Claude Micol n'a plus peurdelagrêle. Ce 15 août, vers 10 heures du matin, ce viticulteurdelarégiondeCarpentras a pourtant reçu une alerte sur son téléphone, l'avertissant d'un risquedegrêlele jour même, vers 14 heures. Il détient toutefoislaparade, entrelesoliviers du jardindesa maison : une drôledemachine, composéededeux bonbonnes et d'une petite cheminéeeninox d'un mètredehauteur.

Un « générateur terrestre à vortex » qui lui permet d'envoyer, grâce aux courants ascendants, des particules d'iodure d'argent danslesnuages, à 2.000 mètres d'altitude. « On multiplie ainsilesnoyauxdecongélation sur lesquels s'agrègentlescristauxdeglace qui formentlesgrêlons. Commelaquantité d'eau dans le nuage est constante, il y a plusdegrêlons, mais ils sont plus petits : ils tombent plus lentement et ont même souvent le tempsdefondre », dit-il.

Episodesdegrêleplus violents

Dequoi protégerlesviticulteurs, mais pas seulement. « Des grêlonsde3 à 5 centimètres, ça fait des dégâts surlestoitures,lesvérandas… », avance Sandra Scavennec, coordinatrice du réseau Prévigrêle auquel appartient Jean-Claude Micol. A Saillans, danslaDrôme, à quelques kilomètresdelazone couverte par son réseau, des grêlonsde750 grammes ont détruit toits et pare-brisesenjuillet 2023.

Il n'y a finalement pas eudegrêleà Carpentras le 15 août. Un collèguedeJean-Claude Micol, prèsdeSuzette, à une quinzainedekilomètresdelà, n'a pas eulamême chance. « Mais vous voyez, aucun grêlon n'a dépassé 1 centimètre,lesimpacts sont légers », fait valoir Sandra Scavennec,enmontrantlaplaquedepolystyrène témoin que le viticulteur vientdelui apporter.

L'ensemencement desnuagespourcontrôlerlamétéo existe depuisdenombreuses années. Mais Sandra Scavennec s'attend à ce qu'il suscite un intérêt croissant avec le changement climatique. « Selonlesscientifiques, il y aura danslesdécennies à venir moins d'épisodesdegrêle, mais chaque épisode risque d'être plus violent », dit-elle.Lesépisodesdesécheresse, également appelés à se multiplier, pourraient aussi lui ouvrirdenouvelles perspectives dans l'Hexagone.

Jean-Claude Micol estime quelatechnique est efficace à « 50 %, 60 % » - un chiffre difficile à démontrer. «Laseule fois où j'ai perdu une partiedema récolte, je n'avais pas pu allumer le générateur », dit-il, évoquant quatre épisodesdegrêleseulementenvingt-sept ans.

Coût des récoltes perdues

Le viticulteur dépend aussi des générateursdeses voisins, qui maillentlesnuagesensemencés. « Notre réseau compte 185 générateurs danslarégion Sud-Est », indique Sandra Scavennec. Prévigrêle appartient lui-même à l'Association nationale d'étude etdelutte contrelesfléaux atmosphériques (Anelfa), qui fournit le matériel et totalise plusde1.000 générateursenFrance métropolitaine.

S'appuyant surlesétudes d'Anelfa - etlabonne santédeses propres cultures -, le viticulteur estime que l'iodure d'argent n'a pas d'impact environnemental significatif, compte tenu des faibles quantités utilisées.Enrevanche, il connaîtlesdégâts que peut provoquerlagrêle. « Mon voisin Jean-Claude a perdu 100 %desa récolte, avantdes'équiper d'un générateur », dit-il.

A Carpentras,lesfrais sont prisencharge parlacommunauté d'agglomérations (environ 20.000 euros par an) , etlesgénérateurs opérés par des bénévoles.Lesexploitants indépendants horsdelazone qui souhaitent s'équiper devront débourser environ 2.000 euros par an, tout compris.

A mettreenregard du coût d'une récolte perdue : selon l'Anelfa, l'événementdegrêlele plus cherdel'histoire, survenu du 6 au 10 juin 2014, a coûté à lui seul 850 millions d'euros aux assureurs.Lesindemnisations liées aux aléas climatiques ont représenté 6,5 milliards d'eurosen2023.

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Climat : manipuler les nuages, une technologie controversée 

Utilisé de longue date, l'ensemencement des nuages pour contrôler la pluie suscite un intérêt croissant dans certains pays, notamment la Chine. Son efficacité et son absence d'impact environnemental ne font toutefois pas consensus auprès des scientifiques.

Par Anne FEITZ, Publié le 28 août 2024 à 07:36Mis à jour le 28 août 2024 à 09:38

Sécheresse persistante dans les Pyrénées-Orientales ou dans l'Aude, épisodes de grêle de plus en plus destructeurs : face aux effets à venir du réchauffement climatique, la tentation est grande de vouloir contrôler la météo, en particulier la pluie ou la grêle.

En France, l'ensemencement des nuages, pour contrôler la grêle, est déjà utilisé de longue date. L'Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques (Anelfa) a mis au point une technique, permettant, en envoyant de l'iodure d'argent dans les nuages, de réduire la taille des grêlons.

« Les cristaux de glace se développent sur davantage de particules contenues dans un nuage. Il n'y a pas plus d'eau, les grêlons sont donc moins gros », explique Sandra Scavennec, coordinatrice du réseau Prévigrêle, l'un des membres de l'Anelfa.

Lutter contre la sécheresse

L'Anelfa utilise des « générateurs terrestres à vortex », qui envoient l'iodure d'argent depuis le sol en s'appuyant sur les courants ascendants. D'autres, comme la société française Selerys, utilisent des ballons pour disséminer les particules. D'autres encore, à l'étranger, les propagent grâce à des avions.

« Une cinquantaine d'Etats dans le monde pratiquent l'ensemencement des nuages », explique Marine de Guglielmo Weber, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irserm), qui a fait sa thèse sur le sujet. « Si la France n'y recourt pour l'instant que pour lutter contre la grêle, d'autres, comme les Etats-Unis, les pays du Sahel ou les Etats du Golfe l'utilisent aussi pour augmenter les chutes de pluie. »

La Chine est sans doute le leader mondial de la technique : elle y consacre d'énormes investissements, l'ayant par exemple utilisée pour faire pleuvoir avant la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en 2008, ou pour lutter contre la sécheresse dans la région du fleuve Yangtsé en 2022.

« Elle est en train de mettre en place le plus grand programme au monde de lutte contre la sécheresse, sur le plateau tibétain », indique la chercheuse. On a un temps soupçonné les Emirats arabes unis d'avoir ainsi provoqué les inondations de Dubaï de mars dernier - ce qu'ils ont démenti.

La technologie est toutefois controversée. D'abord, parce que son efficacité reste discutée. « Il n'y a pas de consensus scientifique sur la question », explique Marine de Guglielmo Weber. « La pluie ou la grêle sont des phénomènes naturels dont la variabilité est très élevée. Il est très difficile de les corréler à une activité humaine et de savoir ce qui se serait passé sans intervention. »

Ralentir les troupes vietnamiennes

Par ailleurs, son impact sur l'environnement est encore très peu documenté. Si l'Anelfa affirme, études à l'appui, que les quantités d'iodure d'argent utilisées sont trop faibles pour être nocives, Marine de Gugliemo Weber est plus circonspecte. « Certes, si l'iodure d'argent avait des effets massivement toxiques, on l'aurait déjà constaté », reconnaît-elle. « Mais on ne connaît pas les effets d'une accumulation dans le temps, ni ceux d'une interaction avec d'autres substances présentes dans les sols. Une étude parue en 2016 a aussi montré ses effets nocifs sur les micro-organismes, qu'il conviendrait de creuser. »

Enfin, l'ensemencement des nuages pose une question de réglementation. Les Etats-Unis l'ont utilisé pendant la guerre du Vietnam, pour provoquer des inondations et ralentir les troupes vietnamiennes. Depuis, l'ONU a adopté, en 1976, une convention (Enmod) interdisant de l'utiliser à des fins militaires. Mais même à des fins civiles, son utilisation peut provoquer des tensions. En 2018, un général iranien a accusé Israël de manipuler les nuages, afin d'éviter qu'il pleuve en Iran.

Certains réclament dès lors un statut juridique pour les nuages. L'avocat et romancier français Mathieu Simonet veut même les voir inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau, la question de la réglementation de leur ensemencement fait déjà l'objet de réflexions.

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Les opposants à l'A69 sous les feux des pro-autoroute

À la veille de la possible reprise des coupes d'arbre sur le chantier contesté de l'A69, le niveau de violence monte. L'impunité dont bénéficie le concessionnaire Atosca nourrit un climat où les positions se radicalisent. Et où les pro-autoroutes n'hésitent plus à agresser directement les opposant·es.

Emmanuel Riondé, 31 août 2024 à 11h46

Vendredi matin, 30 août, une opération de gendarmerie a été menée à Saïx dans le Tarn pour évacuer la Cal'arbre, cette ZAD née en février où se trouvaient des opposant·es au chantier de l'A69, entre Castres et Toulouse.

Placée sous l'autorité de Sébastien Simoes, secrétaire général chargé de l'administration de l’État dans le Tarn depuis l'éviction le 16 juillet dernier du prefet Michel Vilbois, l'opération, déclenchée à l'aube, a mobilisé « plus de 200 gendarmes et l'équipe spécialisée de la Cnamo (la cellule nationale d'appui à la mobilité, spécialisée dans le “dégagement d'obstacles complexes”) ». En fin d'après-midi, la préfecture a fait savoir que 10 personnes avaient été interpellées et que l'objectif était « atteint » bien que « quelques arbres » restaient occupés.

De fait, plusieurs « écureuils », ces militant·es qui se perchent pour empêcher les abattages, n'ont pas été délogé·es. En revanche, un homme d'une trentaine d'année était toujours à l'hôpital dans un état sérieux samedi matin, après avoir chuté, au début de l'intervention, d'environ 8 mètres du fortin érigé dans « Bourg palette », poste avancé de la ZAD. Selon l'une de ses camarades à son chevet, jointe par Mediapart, le diagnostic faisait état hier soir de « 6 fractures sur trois vertèbres dont une sévère ».

De quoi alourdir un peu plus l'ambiance de veillée d'armes qui règne depuis une semaine le long du chantier, alors que se rapproche le 1^(er) septembre, date à laquelle certaines coupes d'arbres sont de nouveau autorisées jusqu'à la mi-novembre. Les opposant·es à l'A69, parmi lesquel·les figure ce blessé sérieux, sont régulièrement accusé·es par les promoteurs de l'autoroute de commettre des violences. En référence aux actes de sabotage, dont plusieurs, revendiqués ou non, ont été commis ces dernières semaines sur le chantier. Notamment l'incendie dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 août, d'un coffrage destiné à couler la pile d’un pont sur le chantier, à Saïx. Deux jours plus tard, dimanche 25, une voiture de police municipale a été incendiée et un vigile pris à partie par quelques zadistes. Des faits toujours relayés avec gourmandise par les médias locaux (ici ou ), notamment La Dépêche du Midi, qui ne cache plus son engagement en faveur de l'autoroute.

Les violences subies par les opposant·es sont, elles, bien moins médiatisées. Selon toutes les personnes interrogées par Mediapart, elles ont pourtant augmenté de façon très préoccupante depuis le printemps.

Des cris et de la fumée dans la nuit

Deux faits qui auraient pu tourner au drame se sont ainsi produits au mois d'août. Le premier s'est déroulé le 13 août au Bacamp (camp de base) lieu de convergence des opposant·es, non loin de la ZAD. « Dans la nuit, j'allais me coucher, il y a eu des cris puis de la fumée, du côté du parking, raconte Nick*, un zadiste opposé à l'A69 qui se trouvait sur place cette nuit-là, interrogé par Mediapart. Quand je suis arrivé, deux personnes venaient de se faire agresser par trois hommes qui étaient repartis après avoir incendié leur voiture et leur tente qui brûlaient devant nous. L'une d'elle nous a expliqué qu'un agresseur lui avait mis quelque chose sous la gorge, un couteau ou sa main, dans l'obscurité et la panique, elle n'a pas su ce que c'était... » Les personnes agressées, estimant qu'elle n'ont « rien à attendre de leurs bourreaux » (voir leur communication sur Instagram ), ont déposé plainte pour des faits de dégradation de matériel. Le parquet de Castres a ouvert une enquête pour « dégradations par incendie et violences en réunion ».

Dimanche 25 août, c'est Alexandra, 44 ans, son compagnon, et leur fils de 4 ans qui ont été victimes d'un incendie criminel. La maison et le terrain qu'ils louent depuis plus de dix ans à Verfeil, situés sur l'emprise du tracé de l'autoroute, ont été rachetés par Atosca, le groupement qui construit l’autoroute en vue de l’exploiter, en mars 2023. Mais Alexandra peut toujours se prévaloir du bail signé avec son précédent propriétaire, courant jusqu'en novembre 2025. Au grand dam du concessionnaire qui, depuis, lui a fait plusieurs propositions officieuses de relogement et/ou d'indemnisation.

En mars dernier, craignant de voir débarquer chez elle des engins, elle accueille plusieurs « écureuils » qui s'installent dans les arbres et des tentes plantées dans le jardin. Dans la nuit de dimanche 25 au lundi 26 août, une « vingtaine » d'entre elles et eux étaient là. « Heureusement, souffle-t-elle au téléphone, la voix encore étranglée par l'émotion. À 3 heures du matin, une copine partie aux toilettes s'est mise à crier en voyant un départ de feu sous les sapins, près de la route. Il y en avait deux autres sur des parties du terrain donnant sur le chantier. Tout le monde s'est levé, on a rempli d'eau tout ce qu'on pouvait, raccordé des tuyaux et arrosé. Quand les pompiers sont arrivés, on avait presque maîtrisé les trois feux. Ils ont juste dû remettre un peu d'eau sur un foyer enterré qu'on arrivait pas à éteindre. » Des bidons de 5 litres et des « petites bouteilles contenant une espèce de gel bleu » jonchent les alentours du terrain, raconte-t-elle. Le lendemain, à Balma, en banlieue de Toulouse, les gendarmes qui ont récupéré les bidons et bouteilles et noté la plaque d'immatriculation d'une voiture passée à plusieurs reprises dans la nuit devant chez elle, enregistrent sa plainte pour « destruction de bien d'autrui par moyens dangereux pour les personnes » et « tentative de meurtre ».

En réalité, la situation se dégrade depuis des mois, raconte Alexandra qui avait déjà déposé une main courante en juillet suite à l'intrusion chez elle, en son absence, d'agents de NGE, la maison mère d'Atosca. « On a régulièrement des coups de klaxons la nuit, des insultes et des jets de déchets dans le jardin depuis des voitures qui passent... », déplore la femme qui dit être ressortie « complètement défaite » de la nuit de dimanche à lundi. « Au matin, j'étais comme une zombie. Je ne comprends pas cette bêtise... Mon petit de 4 ans dormait, ça aurait pu être bien plus grave si les jeunes n'avaient pas été là pour donner l'alerte... »

Les insultes, les crachats, les menaces, « à la Cal'arbre, on est habitués », témoigne Nick*, pour qui ce climat détestable était « une trame de fond de la vie sur la ZAD ». Et ce, jusqu'au bout : jeudi soir, veille de l'évacuation, « deux types habillés en mode militaire sont venus sur le talus pour tirer des rafales d'airsoft avant de repartir ».

Un durcissement perçu et raconté par l'ensemble des actrices et acteurs du mouvement d'opposition à l'autoroute. « Une camarade du collectif s'est récemment fait arracher son appareil photo puis violemment bousculée par des vigiles d'Atosca sur le chantier, raconte Geoffrey Tarroux, membre du collectif La voie est libre (LVEL). Elle a déposé plainte mais ça a été classé sans suite ». Pour Marion, du collectif Puylaurens sans bitume, le tournant date de la mobilisation contre les projets autoroutiers, « Roue libre », qui s'est tenu les 7, 8 et 9 juin (voir notre reportage sur place). « Depuis, on constate une montée des tensions, observe-t-elle. Des villages sont scindés en deux, des gens ne se parlent plus. Nous avions des panneaux plantés dans le champ d'un membre du collectif, ils ont été violemment déterrés et jetés. Vu la rage avec laquelle ils ont tout arraché, on était content de ne pas y être quand ils sont passés... » Selon plusieurs sources, un quad a été observé à plusieurs reprises entre Puylaurens et Saïx ces derniers mois, tentant d'intimider des personnes qui se trouvaient à proximité du chantier. Une connaissance de Marion s'est fait « courser » par ce quad où se trouvait deux hommes. « Il y a ce qui se dit aux informations mais aussi tous ces petits faits que les gens savent et qui font peur, témoigne Marion. Certains ont déjà préféré quitter le collectif, on craint que ça dégénère, notre sentiment aujourd'hui, c'est vraiment l'inquiétude... »

Le spectre de Sivens

Le 8 juin, alors que la manif'action Roue libre rassemblait l'essentiel des forces militantes du côté de Puylaurens, deux quads, encore, puis des moto-cross sont passés devant la ZAD de la Cal'arbre à une vingtaine de kilomètres de là, raconte Nick* qui s'y trouvait. « Ensuite, en plein après- midi, un utilitaire est passé, porte latérale ouverte avec un gars qui balançait un liquide inflammable vers nous avec une sorte de jet sous pression. Le passager a mis un coup de briquet, incendiant la haie, le pied des arbres et l'entrée... », poursuit-il.

« Parasites », « voyous », « écoterroristes » ou « puent-la pisse », sur les réseaux sociaux, la sémantique à laquelle recourent les pro-autoroute pour qualifier les opposant·es est au niveau. Et à chaque action de sabotage, le ton monte. « Je pense que ça ne peut pas finir autrement qu'avec un drame s’il n'y a pas de moratoire, s'inquiète Geoffrey Tarroux*. Le niveau de frustration aujourd'hui est extraordinaire. Si l'État était un peu scrupuleux sur l'environnement, Atosca paierait très cher pour toutes les mises en demeure non respectées, les manquements, les retards cumulés aux étapes clefs du projet... Mais rien ne se passe. On nous accuse de violences alors qu'on vit au quotidien sur un territoire dévasté par une entreprise qui ne respecte aucune décision de justice... Et on n'entend jamais nos grands élus, Delga (présidente de la Région Occitanie), Ramond (président du Département du Tarn) ou Carayon (maire de Lavaur) dénoncer le non respect par Atosca des mises en demeure dont il fait l'objet »,* s'étrangle-t-il. Des élus prompts, en revanche, à hurler à la violence de « l'ultra-gauche » au moindre rassemblement anti-autoroute.

Claire Dujardin, avocate de militants zadistes de Sivens et de la famille de Rémi Fraisse, ce jeune militant tué le 26 octobre 2014 par la police lors d'une manifestation sur le site, connaît ce schéma. « À Sivens, des agriculteurs et des riverains s'étaient organisés en milice, à visage découvert, rappelle-t-elle. Et de manière assez parallèle à ce que l'on voit aujourd'hui sur l'A69, on avait des élus qui chauffaient leurs troupes contre les zadistes. Un sentiment d'impunité s'est développé avec un discours du type "on est sur nos terres, les autorités nous soutiennent mais la justice est trop laxiste, faisons le boulot ". On a le sentiment que 10 ans plus tard, le même scénario est en train de se répéter sur l'A69. En espérant que ça ne se terminera pas de la même façon... »

Le président d'Atosca Martial Gerlinger n'a pas répondu à notre demande d'échange. Interrogée sur le positionnement de l'entreprise par rapport aux graves attaques d'opposants observées ces dernières semaines, son attachée de presse nous a fait savoir par texto que « Atosca condamne toute forme de violences, comme celles dont sont victimes nos salariés, nos partenaires, notre outil de travail depuis des mois. »

Les arbres de la ZAD sont toujours protégés

La ZAD de la Cal’arbre se trouve sur le parcours de l’A69 en construction, d’où son rôle stratégique de blocage des travaux pour les opposant·es. Mais l’arrêté préfectoral d’autorisation des chantiers impose un calendrier strict pour l’abattage des arbres qui s’y trouvent et la destruction des terres. Deux espèces protégées y ont été repérées : le Grand Capricorne, un coléoptère dont les larves vivent dans les troncs des vieux chênes, et le trèfle écailleux, qui prospère dans la prairie qui les entoure.

Les arbres ne peuvent être coupés sans le diagnostic d’expert·es disant à quel endroit du tronc le faire. Or cette analyse n’a pas été faite. Sollicitée par Mediapart, la DREAL Occitanie, le service déconcentré du ministère de l’écologie, a affirmé vendredi 30 août qu’ « aucun document modifiant le protocole d'abattage des arbres prévu à l'arrêté d'autorisation environnementale du 1*^(er)* mars 2023 et aucune nouvelle autorisation de coupe d'arbre n'a été accordée par la DREAL ».

Quant au trèfle écailleux, il faut attendre qu’il soit en fleur pour le transplanter ailleurs, soit en avril-mai prochain, précisent Les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées

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Budget 2025 : le projet de Gabriel Attal prévoit de nouvelles coupes pour la transition écologique 

Par Anne FEITZ Publié le 29 août 2024 à 14:33Mis à jour le 29 août 2024 à 20:02

La « lettre plafond » envoyée par Matignon au ministère de la Transition écologique, dans le cadre de son budget 2025 « provisoire », prévoit 1,5 milliard d'euros de baisses de crédits pour MaPrimeRénov', et le verdissement du parc automobile, par rapport au budget 2024.

Rien n'est évidemment définitif, puisqueleprojetdebudget 2025 préparé parlePremier ministre démissionnaireGabrielAttaldevra être revu et corrigé parlenouveau chefdel'exécutif. Maisla« lettre plafond » envoyée il y a dix jours par Matignon au ministèredelaTransitionécologique, révélée en partie parlesite spécialisé Contexte, n'augure riendebonpourlatrajectoire carbonedelaFrance dans les années à venir.

MaPrimeRénov' etlebonus automobile : les principaux leviers envisagéspourréduire les émissionsdegaz à effetdeserre des secteurs les plus pollueurs sont sacrifiés. Au total, selon nos propres informations, ces enveloppes seraient amputées d'environ 1,5 milliard d'euros (en créditsdepaiement), par rapport au budget 2024. Elles avaient déjà subi un coupderabot substantiel (de1 milliard) lorsque Bercy avait annoncé 10 milliards d'euros d'économies en février.

Non-consommationdel'enveloppe

L'enveloppe attribuée à MaPrimeRénov', prévuepouraider les particuliers à lancerlarénovation énergétiquedeleurs logements, serait diminuée d'environ 1 milliard d'euros - et donc maintenue à son niveau aprèslecoupderabotdefévrier, à 3 milliards d'euros.

En février,legouvernement avait justifiélachute du budget des aides parlanon-consommationdel'enveloppe en 2023 et au débutde2024.LaréformedeMaPrimeRénov' engagée début 2024pourfavoriser les rénovations d'ampleur avait, il est vrai, fait plongerlenombrededossiers, maislerétropédalage opéré en mars avait inversélatendance. Fin juillet, alors que 1 milliard seulement, sur les 3 prévus en 2024, avait été consommé, les professionnels observaient un nouvel attentisme des propriétaires à engager des travaux, tant quelasituation politique ne serait pas éclaircie.

L'autre grande coupe envisagée, qui risquederalentir sérieusementladécarbonationdelamobilité, est celledel'enveloppe consacrée au verdissement du parc automobile : elle tomberaitde1,5 à 1 milliard d'euros. Il s'agiraitderéduire encorelebonusécologique(accordé aux acheteursdevoitures électriques neuves) oudelimiterleleasing social (permettant aux ménages modestes d'acquérir une voiture électrique à 100 euros par mois). Les crédits prévus sur les transports en commun seraient aussi sérieusement réduits.

Lebonus avait déjà été raboté en début d'année, et réorienté sur les personnes à faibles ressources, tandis quelesuccès du leasing social avait conduitlegouvernement à fermerleguichet dès février, après 50.000 commandes. L'une des mesuresdecampagnedeGabrielAttal, avant les législatives, consistait pourtant à doublerlenombrededossiers correspondants en 2025.

Douche froide

EnfinleFonds vert, destiné à aider les collectivités locales à engager leurtransitionécologique, ne comporterait pasdenouveaux crédits. Les crédits versés atteindraient environ 300 millions, compte tenu des engagements pris les années précédentes.LeFonds vert serait dotédeseulement 1 milliard d'euros d'autorisations d'engagements en 2025, à dépenser les années suivantes.

Outil jugé indispensable pardenombreux territoires, qui l'utilisentpourlarénovation thermiquedeleurs bâtiments oupourchanger leur éclairage public, il avait déjà été réduitde2,5 à 2 milliards d'euros en février, lors des dernièrescoupesbudgétaires. MaisleministredelaTransitionécologique, Christophe Béchu, avait annoncé en grande pompe en avril qu'il serait sanctuarisé à ce niveau.

Même provisoire, cette lettre plafond risque d'avoir l'effet d'une douche froide sur les professionnels et les investisseurs, publics ou privés, qui ont besoindestabilitépourengager les dépenses nécessaires àlatransitionécologique.

Et ce, même si parallèlement les crédits prévuspourledéveloppement des énergies vertes augmententde4,5 milliards d'euros : une hausse mécanique et non pilotable liée aux contrats d'achatdel'électricité renouvelable, compte tenudelaforte baisse des prixdel'énergie. Au total, et compte tenudecette hausse mécanique,lebudget du ministère serait appelé à augmenterde2,8 milliards d'euros.

« Cette lettre plafond ne veut pas dire grand-chose en elle-même : tout dépend en réalité du contenu précis des mesures envisagées, comme les barèmes du bonus automobile, par exemple. Par ailleurs, nombre descoupesenvisagées n'ont aucune chance d'être adoptées au Parlement : les élus locaux ne voteront pas un Fonds vert réduit à zéro alors qu'ils ont planifié des investissements, veut croire un bon connaisseur du dossier. Il n'empêche, c'est très mauvaispourlatransitionécologique, car cette lettre risquedeservirdepointdedépart aux négociations lors des vraies discussions budgétaires. »

Legouvernement démissionnaire avait décidé que les crédits alloués dans ce budget 2025 seraient globalement stables, en valeur absolue. Ce qui, compte tenudel'inflation, revient à trouver environ 10 milliards d'économies l'an prochain, avait expliqué Matignon en présentant ces travaux.___

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 6 points 2 months ago

Ça m'a fait pensé à ça, comme actualisation : https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/dix-ans-plus-tard-les-hipsters-sont-devenus-conservateurs/

Attention: la tendance à singer Super Dupont ne doit pas être confondue avec le Made in France.

Camus@jlai.lu tu sais ce qu'il te reste à faire !

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A69 : comment l’autoroute a ignoré les rappels à l’ordre de l’État

Mediapart a eu accès à des courriers échangés entre l’administration et Atosca, le concessionnaire de l’autoroute contestée entre Castres et Toulouse. Ils documentent le passage en force de l’entreprise pour déboiser des zones pourtant protégées. Trois nouvelles plaintes ont été déposées cet été en lien avec les chantiers.

Jade Lindgaard, 5 août 2024 à 10h53

Au nom d’une autoroute, jusqu’où une entreprise est-elle autorisée à aller dans la désobéissance à la loi ? C’est la question que posent des documents issus de l’administration et obtenus par Mediapart dans le dossier contesté de l’A69.

Ils concernent d’abord le déboisement du site de la Crémade, à Saïx, dans le Tarn. En février, des activistes avaient occupé ce bois pour empêcher l’abattage d’arbres. Pour les faire partir, les gendarmes avaient utilisé des méthodes particulièrement brutales : blocage de leur approvisionnement en nourriture, perturbation pendant leur sommeil, arrestations violentes, usage disproportionné de grenades lacrymogènes, déversement de produits inflammables au pied d’arbres occupés. Au point que le rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, s’était rendu sur place et avait exprimé ses « vives préoccupations » auprès du gouvernement.

Pour justifier leur action, les militant·es s’appuyaient sur l’arrêté préfectoral autorisant les travaux. S’il donne le feu vert pour construire les 54 km de route, il classe certaines parcelles à « enjeu écologique fort » et leur accorde de ce fait une protection renforcée. C’est le cas du bois de la Crémade où six espèces de chiroptères (des chauves-souris) ont été repérées. Le pigeon colombin, un animal rare et reconnu d’intérêt patrimonial, y est aussi observé. Tout comme la salamandre tachetée et la mésange à longue queue.

Mais Atosca, l’entreprise concessionnaire de l’autoroute entre Castres et Toulouse, n’a eu de cesse d’affirmer que le site avait été déclassé et ne représentait plus d’enjeux environnementaux majeurs – y compris devant les parlementaires qui ont auditionné ses représentants en avril. Et qu’elle pouvait donc tronçonner les arbres en toute légalité.

C’est pourtant tout l’inverse que révèlent les courriers et les rapports de la police de l’environnement que nous avons pu consulter : les services du ministère de l’écologie, de la préfecture du Tarn et de l’Office français de biodiversité (OFB) ont rappelé à l’ordre l’entreprise à de nombreuses reprises pour ses manquements aux obligations que lui imposait le décret d’autorisation du chantier.

Le 20 février, le directeur de la Dreal, l’antenne du ministère de l’écologie en Occitanie, Patrick Berg, écrit au directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, pour le prévenir que certaines zones où son entreprise prévoit de déboiser « ne peuvent pas à [son] sens être considérées comme à moindre enjeu » environnemental à cette période de l’année.

En effet s’y trouvent des arbres où habitent des chiroptères (des chauves-souris), des oiseaux et des écureuils roux. Le représentant de l’État lui demande, de plus, de ne pas couper les boisements et alignements d’arbres qui n’ont pas encore été inspectés par le bureau d’études Biotope. Et termine sa lettre en rappelant le maître d’ouvrage à ses responsabilités : ses travaux doivent « rigoureusement » respecter leur arrêté d’autorisation.

« Aucun abattage ne doit avoir lieu »

Trois jours plus tard, nouveau courrier : l’entreprise a bien envoyé à l’administration le rapport d’un écologue. Mais il est trop imprécis, notamment sans cartographie, pour être validé. Surtout, la Dreal a été prévenue par l’OFB que 32 arbres avaient été abattus dans le bois de la Crémade, celui qu’il s’agissait de protéger.

Le 5 mars, le directeur de la Dreal envoie un nouveau courrier au constructeur de l’autoroute : il ne valide pas l’évaluation écologique des sites qu’a établie l’entreprise. Et pour que les choses soient très claires, il énumère la liste précise des parcelles qui peuvent être déboisées. Celles qui « ne peuvent pas être déboisées à cette période » - les caractères sont en gras – jusqu’au 1er septembre. Et celles où « aucun abattage ne doit avoir lieu » avant validation par l’administration.

Il prévient en outre Atosca que le retrait de nids d’oiseaux et l’obstruction de cavités dans les arbres pour les empêcher d’y habiter ne sont pas autorisés, puisque la loi demande de préserver les habitats des espèces protégées, et non de les faire fuir.

Dans un autre courrier du même jour, le représentant du ministère de l’écologie en Occitanie insiste auprès d’Atosca : « Je vous demandais de préserver ces arbres. » Désormais il est trop tard : « le secteur » ne représente plus d’ « enjeu résiduel » car ce qui devait y être protégé a été détruit.

La Dreal en conclut donc que ces opérations n’ont pas été conformes au droit et transmet à Atosca un premier rapport de manquement administratif - une forme de procès-verbal constatant le non-respect d’un règlement. Concernant l’abattage non autorisé des 32 arbres du bois de la Crémade : les coupes des 21 et 23 février dans le bois de la Crémade – celui qui avait été occupé par les activistes – ont eu lieu « sans validation de la Dreal ». Les impacts sont directs sur la nidification des espèces protégées alors que celle-ci était « très probable » et même « imminente ». De plus, des cavités ont été obturées pour faire fuir les chiroptères, ce qui est contraire à ce que demandait l’arrêté préfectoral, et à ce que demandait spécifiquement la Dreal dans son précédent courrier.

Le 21 mars, Atosca répond au Dreal. L’entreprise maintient sa position, considérant qu’elle pouvait déboiser car ses « reconnaissances » sur le terrain n’ont pas montré d’enjeux écologiques particuliers. L’explication qu’elle en donne est d’ailleurs révélatrice : des zones ont été « défavorabilisées », c’est-à-dire qu’elles ont perdu leur caractère hospitalier pour les espèces protégées, en raison des nombreux travaux préparatoires et de l’abattage de boisements contigus. Autrement dit, les chantiers liés à l’autoroute, avec leur bruit, leurs vibrations et leur début de destruction de l’écosystème avaient déjà fait fuir une partie des animaux.

Comment expliquer que les constructeurs de l’A69 se soient sentis autorisés à braver les alertes des services de l’État ? Sollicité par Mediapart, Atosca a dit ne pas être en mesure de répondre, son directeur étant en congé. Bien qu’il ait donné une conférence de presse le matin même de notre demande.

Mais dans son courrier du 21 mars, il apporte un argument supplémentaire et surprenant : les coupes de la Crémade « ont été réalisées sous l’injonction des forces de l’ordre, devant des débuts d’occupation ou tentatives d’occupation des arbres par des opposants ».

Déjà 250 millions d’euros dépensés

La préfecture du Tarn, qui commandait les opérations, avait pourtant été destinataire des courriers de la Dreal expliquant que ces coupes contrevenaient au droit. Interrogée à ce sujet par Mediapart le 1er août, elle nous invite à « poser [nos] questions à Martial Gerlinger » le directeur d’Atosca. Michel Vilbois, préfet du Tarn au moment de ces événements, a depuis été démis de ses fonctions en raison de son management brutal.

Devant la commission d’enquête parlementaire sur l’A69, le dirigeant d’entreprise avait déjà déclaré au sujet de cet épisode avoir fait couper « quelques arbres », et cela « à la demande des forces de l’ordre » et « compte tenu d’enjeux de sécurisation et de complexité de gestion du site ».

Lors de sa conférence de presse du 31 juillet, il a affirmé avoir « tous les feux au vert » pour la poursuite le chantier, en dépit du « moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières » promis par le Nouveau Front populaire dans son programme. « Nous considérons que nous ne sommes plus un projet, mais un chantier très actif, avec 250 millions déjà dépensés », a ajouté le dirigeant. La mise en service de l’A69 est toujours annoncée pour fin 2025.

Plusieurs associations (dont France Nature Environnement Occitanie Pyrénées, le Groupe national de surveillance des arbres, les Amis de la terre de Midi-Pyrénées) ont déposé plainte le 16 juillet contre X avec constitution de partie civile mi-juillet pour les faits qui se sont déroulés à la Crémade. Les qualifications pénales visées sont : destruction et atteinte à la conservation d’espèces en dehors du cadre autorisé, avec la circonstance aggravante de la bande organisée.

Deux autres plaintes ont également été déposées : l’une pour faux et usage de faux, trafic d’influence et prise illégale d’intérêt concernant une autre partie du chantier, et l’autre pour faux et usage de faux, risque causé à autrui et entrave au libre écoulement d’un cours d’eau – concernant un risque d’inondation. « Nous demandons un moratoire sur le projet de l’A69 et la suspension des travaux sur l’intégralité du tracé pour qu’un contrôle rigoureux des services de l’état puisse être fait » écrivent les associations requérantes dans un communiqué du 5 août.

Mais ce n’est pas tout. Car au total, l’entreprise construisant l’A69 a reçu pas moins de huit rapports de manquement administratif entre le 17 octobre 2023 et le 21 mai 2024. Rédigés par des agents de l’Office français de biodiversité (OFB), ils énumèrent les entorses au décret d’autorisation des travaux qu’ils ont constaté lors de leurs visites d’inspection. Elles sont nombreuses.

Le 17 octobre 2023 : 19 arbres ont été abattus « malgré leur statut à éviter », le balisage manque sur 74 % des arbres, des troncs sont entassés au sol et exposés au risque de moisissure. Une semaine plus tard, nouveau contrôle : des arbres où habitent des grands capricornes, un coléoptère protégé, ne sont pas signalés. En bordure de chantier, 136 arbres et arbustes ont été abattus. Un milieu sensible est « altéré » par le passage des engins de travaux.

Le 5 décembre, ce sont cette fois des agents de la direction départementale des territoires (DDT), un service de la préfecture du Tarn, qui conduisent un contrôle inopiné du chantier. Ils en décrivent l’impact sur des cours d’eau : « altérations » des berges et comblement d’une partie du lit du Verdier, sur 20 mètres.

Conséquences « majeures et irréversibles »

Le 26 mars 2024, nouveau contrôle par des agents de la DDT – programmé cette fois. De nouvelles non-conformités sont constatées :  dysfonctionnements dans la gestion des eaux pluviales, travaux de dérivation non déclarés sur un cours d’eau.

Deux jours plus tard, c’est l’OFB qui verbalise de nouveau l’entreprise : la majorité des sujets contrôlés sont conformes à la réglementation (65 %) mais certaines non-conformités sont « majeures et irréversibles ou difficilement réversibles », comme la coupe d’arbres et de boisements qui étaient à éviter.

Le 24 avril, la DDT vient contrôler les prélèvements en eau sur le chantier : elle est puisée dans le cours d’eau du Rivalou sans déclaration préalable. Deux jours plus tard, de nouveaux problèmes de gestion des eaux pluviales sont constatés sur le chantier. Le 21 mai, d’autres manquements sont observés, notamment concernant un risque de pollution par déversement.

Pour Gilles Garric, du collectif la Voie est libre opposé à l’A69, « tout cela montre qu’Atosca fait n’importe quoi et ne respecte pas l’arrêté préfectoral alors qu’ils prétendent faire une autoroute vertueuse ».

Christine Arrighi, députée EELV de Haute-Garonne, et rapporteuse de la  commission d’enquête parlementaire sur le montage juridique et financier de l’A69, affirme : « Je ne peux pas imaginer un seul instant qu’il n’y ait pas au ministère des transports un dossier avec la liste de projets autoroutiers devant être revus ou abandonnés. Ce projet, qui ne prend à aucun moment au sérieux la piste d’une alternative ferroviaire, est issu d’un logiciel des années 70. Il est impossible que le gouvernement ne se soit pas à un moment posé la question de le maintenir. » Elle espère que la commission pourra terminer ses auditions et publier son rapport à la rentrée.

Sur le tracé de l’autoroute, début août, trois sites sont toujours occupés par des opposant·es, qui appellent à les rejoindre pour un festival baptisé « Ciao A69 ». De son côté Atosca annonce vouloir reprendre l’abattage des arbres le 1er septembre : « Nous avons déjà coupé 95 % des arbres nécessaires au tracé de l’autoroute, il ne reste que quelques hectares à abattre », a déclaré son directeur général.

Au vu des courriers dévoilés par Mediapart, on comprend pourquoi.

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this unifying narrative introduced an Olympic and Paralympic Games that in reality are not all that inclusive. (...) To make these Games happen, Paris had to undertake a programme of intense social cleansing.

According to an investigation by a collective named Le revers de la médaille (The other side of the coin), 12,545 people (including 3,434 minors) were evicted – some of them forcibly – across the Paris region between April 2023 and May 2024, which is a 38.5% increase on the 2021-22 period (twice as many as last year, and almost three times more than in 2021-22 for the minors)
(...)
Another odious policy that has accompanied preparations for the Olympics and Paralympics is that homeless people have been hidden or driven away by such measures as the installation of anti-homeless urban furniture. Almost 1,000 students were forced to vacate their university accommodation (provided by the official student services organisation) for police officers, firefighters and healthcare workers on duty during the Games. Many of them reported their shock at being met by utterly squalid conditions, including cockroaches, mould and mice. In addition to the filth, what is shocking is that it has taken the Olympics to expose the living conditions of students, despite repeated denunciation by their unions. (...)

The surveillance extends well beyond QR codes. The legalisation of algorithmic surveillance, which allows for real-time behaviour analysis using AI to anticipate supposedly suspicious acts, is a “violation of the right to privacy”, according to Amnesty International. This system, fuelled by human biases against certain populations, will be amplified. Moreover, it will persist beyond the Olympic Game.

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N’écoutant que lui-même, Macron poursuit sa politique pro-riches

Le chef de l’État a invité plusieurs grands patrons internationaux à déjeuner à l’Élysée pour les rassurer, après des élections législatives désastreuses pour son camp. Une manière de montrer qu’il n’était pas question pour lui de changer de politique économique, même en minorité au Parlement. 

Mathias Thépot, 30 juillet 2024 à 19h15

Tout changer pour que rien ne change. Arrivé troisième au premier tour des élections législatives le 30 juin, sauvé de l’humiliation lors du second tour le 7 juillet par les électeurs et électrices de gauche qui se sont déplacé·es massivement pour faire barrage à l’extrême droite, le parti macroniste est clairement devenu minoritaire en France.

Pourtant, le chef de l’État ne semble pas tirer les conclusions des résultats de ces élections qu’il a, rappelons-le, lui-même provoquées en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale début juin. Tout particulièrement en matière d’économie, il ne voit pas d’alternative à sa politique, alors même que les citoyens lui ont fait savoir dans les urnes qu’ils n’en voulaient plus.

Preuve qu’il n’a pas pour idée de se remettre en cause, le président de la République a invité ce jeudi 25 juillet à l’Élysée pour déjeuner un parterre de grands patrons internationaux venus pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) et paralympiques (JOP) afin de les rassurer sur ses intentions pro-business. Un signal politique clair de la part de celui qui est accusé, bien au-delà des rangs de la gauche, de faire sécession avec les plus riches.

Étaient présents à l’Élysée Elon Musk, patron du groupe automobile Tesla et soutien de Donald Trump, James Quincey (Coca-Cola), Joseph Tsai (Alibaba), Brian Chesky (Airbnb), Shou Zi Chew (TikTok), Lee Jae-yong (Samsung) Aditya et Lakshmi Mittal (ArcelorMittal), ou encore Neal Mohan (YouTube). Côté français, Bernard Arnault (LVMH), Nicolas Namias (BPCE), Alexandre Bompard (Carrefour) ou encore Sébastien Bazin (Accor) étaient également conviés.

Ce déjeuner peut être apparenté à une sorte de « mini-Choose France », du nom de ce forum organisé à Versailles par Emmanuel Macron depuis 2018, où une délégation économique française passe chaque année la brosse à reluire aux investisseurs internationaux, pour qu’ils mettent un billet sur l’économie française, moyennant des avantages fiscaux. 

Pas de remise en cause 

Selon une conseillère élyséenne qui a parlé à l’AFP, Emmanuel Macron a, lors du déjeuner, voulu « rassurer » tous les patrons inquiets après des élections législatives désastreuses pour son camp politique, en se portant garant que ses réformes structurelles (baisse de la fiscalité sur le capital et les plus riches, flexibilisation du marché du travail, chômage, retraites…) ne seraient pas remises en cause. 

Une conseillère de l’Élysée a précisé à l’AFP qu’Emmanuel Macron avait « expliqué les choix qui ont été les siens, avec notamment la dissolution » de l’Assemblée nationale, tout en les « invitant à continuer à investir dans notre pays ». Elle a aussi précisé qu’Emmanuel Macron leur avait donné « des gages » sur le fait qu’il a, lui, « l’attractivité chevillée au corps », et que cet élément serait « non négociable » lors des débats parlementaires à venir.

(À lire aussi Compétitivité et attractivité: les faux-semblants de l’Elysée 24 janvier 2018 )

Le mardi 23 juillet, face aux journalistes Nathalie Iannetta et Thomas Sotto sur France 2, le chef de l’État ne disait pas autre chose. Il analysait le moment politique actuel comme suit : « Que nous ont dit nos compatriotes ? Que notre pays a besoin de continuer à être plus fort et plus juste. » Mais encore ? « Quand je regarde les chiffres de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques – ndlr], on voit que la France est l’un des pays où la quantité de travail par habitant est la plus faible, donc on n’a pas besoin de la réduire. »

Comprendre : il n’est pas question pour le président de la République de revenir sur sa réforme des retraites repoussant l’âge légal de départ à 64 ans, pourtant très impopulaire, ni de réfléchir à une conférence sociale autour de la réduction du temps de travail, comme le propose le Nouveau Front populaire (NFP), désormais premier groupe à l’Assemblée nationale. « L’urgence du pays n’est pas de détruire ce qu’on vient de faire, mais de bâtir et d’avancer », a-t-il aussi lancé.

Pour le chef de l’État, « il faut continuer de réindustrialiser, d’améliorer la compétitivité et d’être le pays plus attractif d’Europe : c’est notre fierté depuis cinq ans ». Et peu importe si cette « fierté » relève davantage de l’autosatisfaction orwellienne. Car contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, les chiffres ne montrent pas de réindustrialisation en France depuis son arrivée au pouvoir.

Selon l’Insee, la production manufacturière en volume restait encore inférieure au premier trimestre 2024 par rapport au milieu de l’année 2017. Les derniers chiffres de l’Insee publiés ce mardi 30 juillet montrent même que la production manufacturière est en recul au deuxième trimestre 2024, de 0,7 %.

Mais plutôt que de s’appuyer sur la statistique nationale, la Macronie préfère brandir des chiffres qui lui sont plus favorables. Ceux des baromètres de l’attractivité du cabinet d’audit américain EY et de Business France – une agence de l’État dirigée par un ancien député macroniste –, dont nous expliquions ici et qu’ils étaient très incomplets et ne représentaient en aucun cas une réalité scientifique.

C’est pourtant cette idée « d’attractivité » qui gouverne la politique d’Emmanuel Macron et lui permet de justifier sa politique de l’offre, sans jamais questionner les plus de 160 milliards d’euros d’aides publiques distribuées chaque année aux entreprises qui creusent le déficit.

À tout cela, Emmanuel Macron ne veut surtout pas déroger. « Oui, mais ça c’était avant, quand vous aviez une majorité à l’Assemblée... », pointait à juste titre le journaliste Thomas Sotto lors de l’interview du chef de l’État. Certes, « mais je pense que c’est bon pour le pays tout court », lui a rétorqué Emmanuel Macron. Bref, c’est clair : pour le chef de l’État, il n’est pas question de changer d’un iota la politique économique du pays.

Pacte législatif sans compromis 

Autre preuve du déni démocratique en matière d’économie : ce mardi 30 juillet, Les Échos ont révélé les grandes lignes du « pacte d’action » prévu par le toujours premier ministre Gabriel Attal pour travailler avec d’autres forces politiques sur un « pacte législatif commun »... qui n’a de commun que le nom. 

(À lire aussi Industrie française : l’attractivité de la rente 18 janvier 2022 )

Le groupe macroniste, qui s’est renommé Ensemble pour la République (EPR), propose certes d’améliorer le pouvoir d’achat, principale préoccupation de la population. Mais nulle idée, pour ce faire, de rehausser le Smic à 1 600 euros net, comme le propose la gauche, ou de réinvestir dans les services publics. Il s’agit juste de poursuivre la politique déjà engagée depuis 2017.  

Le groupe EPR propose en effet, selon Les Échos, une revue des exonérations de cotisations sociales pour rapprocher le salaire net du salaire brut et inciter aux augmentations. Soit ce qui était déjà prévu depuis l’automne dernier, via la mission qui avait été confiée par Élisabeth Borne aux économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer.

Le parti présidentiel planche aussi sur une mesure visant à un meilleur « partage de la valeur » et à une amélioration de la « prime d’activité », également dans les tuyaux bien avant la dissolution de l’Assemblée nationale.

Les Échos nous apprennent enfin que le groupe EPR promouvra la « continuité sur la politique économique, avec une stratégie activité, emploi et croissance pour accélérer la réindustrialisation et inciter à la reprise d’emploi avec une réforme de l’assurance-chômage ». Bref, de compromis en économie, il n’y aura pas du côté de la Macronie.


Le chef de l’État a invité plusieurs grands patrons internationaux à déjeuner à l’Élysée pour les rassurer, après des élections législatives désastreuses pour son camp.

Parce qu'on ne disrupte pas les bonnes habitudes, Les "dîners de Bercy" d'Emmanuel Macron avec le Tout-Paris : "Complément d'enquête" revient sur une coûteuse stratégie d'influence ; Voyages et dîners coûteux : les comptes de l’Élysée dérapent

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JOP : une nouvelle plainte révèle les relations privilégiées de Paris 2024 avec le groupe Havas

Une agence marketing a dénoncé au Parquet national financier l’attribution du contrat de création de la mascotte des Jeux à une filiale d’Havas. Ce groupe est déjà visé par une première plainte pour favoritisme autour de l’emblème de Paris 2024.

Camille Polloni et Antton Rouget, 24 juillet 2024 à 15h45

Les relations entre Havas, géant de la communication appartenant au groupe Vivendi de Vincent Bolloré, et le comité d’organisation de Paris 2024 bientôt dans le viseur de la justice ? L’agence spécialisée Mascotte Plus, l’un des spécialistes français de la conception d’effigies, a porté plainte le 5 juin pour dénoncer les conditions d’attribution du marché de création des « Phryges », symboles officiels des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), d’après des informations de Mediapart.

Présélectionnée par le comité d’organisation fin 2020, l’entreprise Mascotte Plus a finalement été écartée d’un appel d’offres déclaré infructueux, tandis que le marché de la mascotte était confié en janvier 2021 à la société W&Cie, une filiale d’Havas (rebaptisée W Conran Design depuis).  

Sollicité par Mediapart, le Parquet national financier (PNF) indique que la plainte, qui dénonce des faits de favoritisme, trafic d’influence et corruption, est en cours d’analyse par ses services. C’est également le cas d’une autre plainte, déposée le 9 avril par le designer Sylvain Boyer, à l’origine de l’emblème de la compétition (qui associe le visage de Marianne, une flamme et une médaille). Lui aussi dénonce une collusion présumée entre W&Cie et Paris 2024, comme l’a révélé Le Monde.

À l’issue de l’examen des deux plaintes, le PNF peut décider d’ouvrir une enquête judiciaire ou de les classer sans suite, s’il considère que les allégations des deux plaignants ne sont pas assez étayées. Cette décision ne devrait pas intervenir dans les prochains jours, les forces du parquet spécialisé dans la « délinquance en col blanc » ayant été requises pour absorber le flux de comparutions immédiates, priorité ayant été donnée au traitement de la « délinquance de rue » pendant les Jeux. 

En septembre 2023, le patron du PNF Jean-François Bohnert avait aussi assumé ne pas vouloir « déranger » le déroulement de la compétition. « Notre objectif est de permettre un événement serein [...], une fête universelle », avait été jusqu’à déclarer sur RTL le procureur national financier. En plus des deux plaintes en cours d’analyse, le PNF conduit déjà cinq enquêtes judiciaires portant sur des dizaines de millions d’euros de contrats suspects dans le cadre des Jeux (lire notre encadré).

Sous-traitant puis cavalier seul

La société Mascotte Plus, fondée en 2014 par le créateur Steve Knafou, est un acteur respecté du secteur. À tel point que l’agence W&Cie a dans un premier temps envisagé de faire appel à ses services pour concevoir l’effigie du plus grand événement multisport au monde.

À l’été 2018, quand Paris 2024 cherche des entreprises pour définir son identité graphique, la filiale d’Havas présente un projet en partenariat avec la PME de Steve Knafou. Sa présentation définit Mascotte Plus, qui a notamment travaillé pour la Fifa, comme le « leader français dans la conception de mascottes modernes et intelligentes ». L’offre de W&Cie, avec Mascotte Plus comme sous-traitant, est retenue en décembre 2018 par le comité d’organisation. Mais Paris 2024 décide de casser ce premier accord-cadre – reconductible sur quatre ans, pour cinq attributaires – dès l’année suivante.

Interrogé sur ce choix, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) le justifie par « l’évolution des besoins de Paris 2024 », qui souhaitait désigner un seul prestataire (et non cinq) pour « définir la stratégie et le déploiement de l’ensemble des marques de Paris 2024 ». Début 2020, le comité d’organisation lance un appel d’offres pour un second accord-cadre (mono-attributaire, cette fois) de « création et développement des identités visuelles des marques, labels et assets de Paris 2024 ». W&Cie remporte la mise en avril 2020, sans avoir cette fois associé Mascotte Plus à son offre.

L’entreprise de Steve Knafou postule seule, en novembre 2020, à un nouveau marché. Plus resserré, celui-ci a spécifiquement pour objet la création du concept de la mascotte. W&Cie n’y postule pas. À l’issue d’une première phase d’écrémage, Mascotte Plus est présélectionnée en finale, avec deux autres candidats.

« Nous tenons à vous remercier pour votre proposition de qualité. Le concept créatif nous paraît intéressant et évidemment en phase avec notre identité », écrit notamment, dans un long mail à Steve Knafou, la chargée de mission marque de Paris 2024, le 18 décembre 2020, en proposant quelques pistes d’amélioration. 

Le règlement de cette consultation prévoit en effet que les finalistes ont jusqu’au 11 janvier 2021 pour retravailler leur offre avant qu’une entreprise soit choisie. Mascotte Plus étoffe alors son récit autour des personnages « Marianne » et « Marius », déclinables en 3D, sous forme de sculptures, costumes, peluches ou structures gonflables.

Pourtant, à l’issue de cette dernière phase, le marché est déclaré infructueux. Le Cojop affirme aujourd’hui en avoir officiellement informé les trois finalistes par courrier, le 2 juin 2021, tandis que Steve Knafou se rappelle seulement un appel téléphonique, en début d’année.

Le Cojop explique surtout avoir signé un contrat de conception de sa mascotte avec W&Cie dès le 8 janvier 2021, c’est-à-dire trois jours avant la date accordée aux postulants pour remettre leur offre finale. « En parallèle du lancement de [la procédure à laquelle Mascotte Plus avait postulé], une idée de mascotte a émergé au sein des services internes de Paris 2024, qui a été développée en coopération avec la société W&CIE dans le cadre de [l’accord-cadre de 2020] », indique simplement le Cojop, pour expliquer cette collision entre les deux procédures.

De son côté, Steve Knafou explique avoir découvert « dans la presse », début 2022, que W&Cie avait conçu la mascotte des Phryges. Il estime avoir été lésé et soupçonne la filiale d’Havas d’avoir été « informée qu’elle se verrait confier le marché plusieurs semaines avant la date limite de l’appel à candidatures ».

Espérant un dédommagement, le fondateur de Mascotte Plus recontacte W&Cie en 2024, au travers de ses avocats, pour entamer une négociation chiffrée. Il réclame 800 000 euros d’indemnisation. Sollicitée par Mediapart, la filiale d’Havas estime que « les prétentions de la société Mascotte Plus sont infondées et abusives » et affirme avoir « travaillé sur la mascotte à la demande du Cojop dans un cadre régulier ».

La même mésaventure a été dénoncée par Sylvain Boyer, le premier entrepreneur ayant adressé une plainte au PNF en avril 2024. Lui aussi avait été retenu comme prestataire – sur la partie logo – de W&Cie dans un premier accord-cadre de 2019, avant d’être écarté de ce partenariat (tout en ayant travaillé à la conception de l’emblème et la typographie de l’événement, entre-temps) lors du second accord-cadre en 2020, comme l’ont raconté en détail Le Monde puis Les Jours. Sylvain Boyer ayant réclamé trois millions d’euros d’indemnisation, W&Cie a dénoncé « une stratégie de chantage, motivée par des manœuvres financières inadmissibles ».

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Au fil des mois, Sylvain Boyer a acquis la conviction que la filiale d’Havas avait été assurée dès le début qu’elle remporterait le marché, sans avoir besoin de ses compétences. Dès le mois de janvier 2019, un publicitaire lui aurait affirmé, d’après son témoignage, que sa « créa » allait être prise mais qu’elle serait « déployée par W ».

Dans sa plainte, Steve Knafou affirme pour sa part que son principal référent chez W&Cie a tenté de le dissuader de participer à l’appel d’offres spécifique sur la mascotte, à l’automne 2020, en « insinuant que W avait déjà sécurisé le projet ». Il a par ailleurs produit plusieurs enregistrements sonores de conversations téléphoniques ultérieures. Dans l’une d’entre elles, le 8 février 2022, son interlocuteur exprime sa crainte d’une « fuite » et son souhait que cette « histoire » soit « enfermée dans une boîte 4 mètres sous terre » : « Ça pourrait être très grave », craint-il au cours du même échange, « c’est le Cojo, c’est très grave ».

Cinq enquêtes en cours, des dizaines de millions d’euros de contrats suspects
 
Une  première enquête préliminaire avait été ouverte en 2017 pour des  soupçons de prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics,  favoritisme et recel. Cette procédure concerne les relations étroites  entretenues par Paris 2024 avec la société Keneo. Cette agence  d’événementiel sportif, cofondée par le directeur général du Comité  d’organisation (Cojop) Étienne Thobois, a bénéficié de plusieurs  contrats, comme l’avait révélé Mediapart. La société avait aussi recruté l’ancien conseiller aux grands événements sportifs à Matignon, avant d’être vendue.
Une  deuxième enquête a été ouverte en 2022 à la suite d’un signalement de  l’Agence française anticorruption des chefs de prise illégale  d’intérêts, favoritisme et recel. Elle porte sur des marchés passés par  le Cojop et la Solideo, l’établissement public chargé de la construction  des ouvrages olympiques. Ces investigations ont débouché sur plusieurs perquisitions, notamment aux sièges du Cojop et de la Solideo, le 20 juin 2023.
Une  troisième procédure a été ouverte en juillet 2023 pour des soupçons de  prise illégale d’intérêts, favoritisme et recel, concernant d’autres  marchés, notamment ceux de la cérémonie d’ouverture et du parcours de la  flamme olympique, dont Mediapart avait révélé les coulisses.  Dans le cadre de cette enquête, une seconde vague de perquisitions a  été réalisée le 18 octobre 2023 dans les locaux du Cojop et de plusieurs  prestataires, dont la société Ubi Bene, dont l’actuel directeur des  cérémonies de Paris 2024, Thierry Reboul, a été le dirigeant.
Ces  trois enquêtes portent au total sur une vingtaine de contrats, qui  représentent plusieurs dizaines de millions d’euros, d’après une source  judiciaire. Une quatrième procédure a aussi été ouverte en juillet 2023  pour des soupçons de prise illégale d’intérêts de la part de l’ancien  contrôleur budgétaire de la Solideo, un haut fonctionnaire dont  Mediapart avait révélé qu’il avait également été prestataire de cette structure.  Enfin, des investigations ont été déclenchées en février 2024 – pour  des soupçons de prise illégale d’intérêt, favoritisme et détournement de  fonds publics – concernant les conditions de rémunération de Tony Estanguet, président de Paris 2024 (270 000 euros bruts par an).

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Et vous, allez-vous faire dorer ou pas ?

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En quoi va consister l’expérimentation de « la sécurité sociale alimentaire », portée par département de la Charente ?

Par **Pacôme BIENVENU,**publié le 16 juillet 2024 à 19h08, modifié à19h54.

Le Conseil départemental va lancer une expérimentation, dès novembre, s’inspirant du principe d’une « sécurité sociale de l’alimentation ». Destinée aux étudiants et aux familles monoparentales, allocataires du RSA dans la première phase.

Comme en Gironde, le Conseil départemental de la Charente s’apprête à lancer une expérimentation s’inspirant du principe d’une «sécurité sociale de l’alimentation». Elle devrait débuter en novembre prochain grâce à une sélection de 75 étudiants et de 75 allocataires du RSA. Elle concernera, dans un premier temps, des habitants du secteur d’Angoulême et de La Couronne.

Les participants verseront chaque mois une cotisation, qui sera définie «en fonction des ressources et des moyens de chacun», explique Thibaut Simonin, vice-président délégué aux politiquessolidaires, à l’insertion et à l’économie sociale et solidaire. En contrepartie, un montant mensuel de 100 Bulles, la monnaie locale charentaise (NDLR: 1euro =1 bulle) sera versé directement au bénéficiaire. «Par exemple, chaque bénéficiaire recevra 100 Bulles quel que soit le montant qu’il donne. Nous ne sommes pas encore complètement arrêtés sur ces tranches.» Il pourra ensuite les dépenser dans les magasins conventionnés et chez les producteurs acceptant la monnaie. «Le but est aussi d’agrandir ce réseau partenaire, de bien manger, leur permettre d’acheter sur les petits marchés de quartier et favoriser l’économie locale. Les personnes les plus précaires ont tendance à se diriger vers des produits ultra-transformés, souvent plus chers.»

L’expérimentation vise un public défini, «précaire» dans sa première phase, allant jusqu’à juin 2025. 150personnes vont être choisies à la suite d’un appel à candidatures qui doit débuter en septembre sur le site du Département. «Un panel de 75 étudiants et de 75 allocataires du RSA, issus de familles monoparentales. Chaque candidat doit habiter à Angoulême ou La Couronne.À la base, nous voulions tester un territoire urbain et un autre rural. Mais nous n’aurions jamais pu commencer en novembre. Et puis, ces zones ne disposent pas encore de points de vente avec la Bulle.»

Dans la zone expérimentale, plus de 1000 allocataires du RSA, issus d’une famille monoparentale, sont éligibles au dispositif.

Le Département s’engage à verser une enveloppe de 150 000€ pour constituer «la caisse». «On veut s’appuyer sur la collaboration de plusieurs partenaires. Le premier est la Bulle, cette monnaie locale. Ensuite, je vais prendre mon bâton de pèlerin, contacter les partenaires institutionnels, la Région, l’Europe, les collectivités. Le but est de faire évoluer au fur et à mesure ce dispositif. Tester des choses et ne rien s’interdire, faire des ajustements. Combien on cotise, à combien on a le droit de Bulles. La volonté est de s’inscrire sur deux ou trois ans avant de faire un bilan. Ensuite, il va falloir trouver un équilibre, représentatif à notre territoire plutôt rural, développer des points de vente partenaires et peut-être élargir le panel de bénéficiaires.»

Sur le site du département => https://www.lacharente.fr/no-cache/acces-direct/actualites/details/actualites/experimentation-securite-sociale-de-lalimentation/

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Vers une sécurité sociale alimentaire en Ariège ?, 17 juillet 2024 (accès libre)

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« Permettre l’accès à une alimentation de qualité pour tous est une mission de service public », 4 avril 2024

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Constitutionnaliser le droit à l’alimentation : de quoi parle-t-on ?, 9 juillet 2024

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Pour aller plus loin : https://securite-sociale-alimentation.org/la-ssa/historique/

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 6 points 9 months ago

petit à petit ça rajoute des exceptions jusqu’au jour où un député proposera

Attends de découvrir que la loi de programmation militaire a été l'occasion d'une modification inutile en des termes flous des périmètres et des modes d'application des réquisitions...

https://www.guyon-avocat.fr/loi-de-programmation-militaire-2023-2030-tous-requisitionnables/

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/le-vrai-du-faux-l-etat-s-octroie-t-il-de-nouveaux-pouvoirs-de-requisitions-grace-a-la-loi-de-programmation-militaire_5912645.html

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 8 points 10 months ago* (last edited 9 months ago)

J'avais partagé il y a quelque mois un portrait que mediapart lui avait consacré sur r/france, je peux le c/c ici ~~ce soir~~ d'ici quelques jours si ça vous intéresse

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 9 points 10 months ago

Ca fait 400 ans qu'ils s'ingénient à résoudre leurs problèmes de crues et hydriques en général. Ce qu'ils ont réussi à faire et vraiment fascinant !

Moulin de polder

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 16 points 10 months ago* (last edited 10 months ago)

Former US President Donald Trump said: ‘What do you have to lose? Take it.’

As a proud and patriotic French, I can't let the murican brag about their (former) President without bragging about our former and current President whom happen to be a very good epidemiologist :

https://www.science.org/content/article/france-s-president-fueling-hype-over-unproven-coronavirus-treatment

Today his profile rose even higher, as French President Emmanuel Macron traveled to Marseille to meet Raoult, a hospital director and researcher who led the two trials. Macron did not comment after the meeting, but the rendezvous, initiated by Macron, was a clear sign of Raoult's newfound political clout. Jean-Paul Hamon, president of the Federation of Doctors of France, one of many scientists and doctors critical of the meeting, called it "showbiz politics."

A survey released by French polling institute IFOP on 6 April revealed that 59% of the French population believes chloroquine is effective against the new coronavirus. Confidence in the drugs is higher on the far right and far left, and reached 80% among sympathizers of the "yellow vest" movement that staged massive protests against Macron's economic policy in 2018 and 2019. Support is also very high, at 74%, in the Marseille region.

Karine Lacombe, head of infectious diseases at the Saint Antoine Hospital in Paris, has said on French TV that she and her team have received repeated "physical threats" for refusing to prescribe chloroquine; she said she has also seen many falsified prescriptions for the drug. Other doctors have reported similar experiences. The pressure comes on top of the stress caused by shortages of protective equipment, diagnostic tests, and medical staff.

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 7 points 1 year ago

Well a reference is given to back up this affirmation : Extreme weather and climate events likely to drive increase in gender-based violence

As the climate crisis leads to more intense and more frequent extreme weather and climate-related events, this in turn risks increasing the amount of gender-based violence experienced by women, girls, and sexual and gender minorities, say researchers.

In a study published in The Lancet Planetary Health, a team led by a researcher at the University of Cambridge analysed current scientific literature and found that the evidence paints a bleak picture for the future as extreme events drive economic instability, food insecurity, and mental stress, and disrupt infrastructure and exacerbate gender inequality.

Between 2000 and 2019, floods, droughts, and storms alone affected nearly 4 billion people worldwide, costing over 300,000 lives. The occurrences of these extreme events represent a drastic change, with the frequency of floods increasing by 134%, storms by 40%, and droughts by 29% over the past two decades. These figures are expected to rise further as climate change progresses.

Extreme weather and climate events have been seen to increase gender-based violence, due to socioeconomic instability, structural power inequalities, health-care inaccessibility, resource scarcity and breakdowns in safety and law enforcement, among other reasons. This violence can lead to long-term consequences including physical injury, unwanted pregnancy, exposure to HIV or other sexually transmitted infections, fertility problems, internalised stigma, mental health conditions, and ramifications for children.

To better understand the relationship between extreme events and gender-based violence, researchers carried out a systematic review of existing literature in this area. This approach allows them to bring together existing – and sometimes contradictory or under-powered – studies to provide more robust conclusions.

The team identified 41 studies that explored several types of extreme events, such as storms, floods, droughts, heatwaves, and wildfires, alongside gender-based violence, such as sexual violence and harassment, physical violence, ‘witch’ killing, early or forced marriage, and emotional violence. The studies covered countries on all six of the major continents and all but one focused on cisgender women and girls.

The researchers found evidence that gender-based violence appears to be exacerbated by extreme weather and climate events, driven by factors such as economic shock, social instability, enabling environments, and stress.

According to the studies, perpetrators of violence ranged from partners and family members, through to religious leaders, relief workers and government officials. The relationship between extreme events and gender-based violence can be expected to vary across settings due to differences in social gender norms, tradition, vulnerability, exposure, adaptive capacity, available reporting mechanisms, and legal responses. However, the experience of gender-based violence during and after extreme events seems to be a shared experience in most contexts studied, suggesting that amplification of this type of violence is not constrained geographically.

“Extreme events don’t themselves cause gender-based violence, but rather they exacerbate the drivers of violence or create environments that enable this type of behaviour,” said Kim van Daalen, a Gates Cambridge Scholar at the Department of Public Health and Primary Care, University of Cambridge.

“At the root of this behaviour are systematic social and patriarchal structures that enable and normalise such violence. Existing social roles and norms, combined with inequalities leading to marginalisation, discrimination, and dispossession make women, girls, and sexual and gender minorities disproportionately vulnerable to the adverse impacts of extreme events.”

Experiencing gender-based violence can also further increase vulnerability. When faced with the likelihood of experiencing harassment or sexual violence in relief camps, for example, some women or sexual and gender minorities choose to stay home or return to their homes even before doing so is safe, placing them in additional danger from extreme events and furthering restrict their already limited access to relief resources.

Extreme events could both increase new violence and increase reporting, unmasking existing violence. Living through extreme events led some victims to feel they could no longer endure abuse or to feel less inhibited to report the abuse than before the event. However, the researchers also noted that reporting remains  plagued by a number of factors including silencing of victims – particularly in countries where safeguarding a daughter’s and family’s honour and marriageability is important – as well as fears of coming forward, failures of law enforcement, unwillingness to believe victims, and the normalisation of violence.

Van Daalen added: “Disaster management needs to focus on preventing, mitigating, and adapting to drivers of gender-based violence. It’s crucial that it’s informed by the women, girls, and sexual and gender minority populations affected and takes into account local sexual and gender cultures and local norms, traditions, and social attitudes.”

Examples of such interventions include providing post-disaster shelters and relief services – including toilets and bath areas – designed to be exclusively accessed by women, girls, and sexual and gender minorities or providing emergency response teams specifically trained in prevention of gender-based violence.

Likewise, empowerment initiatives for women and sexual and gender minorities that challenge regressive gender norms to reduce vulnerability could bring opportunities to negotiate their circumstances and bring positive change. For example, women’s groups using participatory- learning-action cycles facilitated by local peers have been used to improve reproductive and maternal health by enabling women to identify and prioritise local challenges and solutions. Similar programmes could be adapted and applied in extreme event management to empower women as decision makers in local communities.

...

Case studies

Flooding and early marriage in Bangladesh

Studies suggest a link between flooding incidence and early marriage, with spikes in early marriages observed in Bangladesh coinciding with the 1998 and 2004 floods. Next to being viewed as a way to reduce family costs and safeguard marriageability and dignity, these marriages are often less expensive due to flood-induced impoverishment lowering expectations.

One study included an example of the head of a household explaining that the 2013 cyclone had destroyed most of his belongings, leaving him afraid that he would be unable to support his youngest unmarried daughter, who was under 18. Marrying off his daughters was a way of reducing the financial burden on the family.

ReferenceVan Daalen, KR. Extreme events and gender-based violence: a mixed-methods systematic review. Lancet Planetary Health; 14 June 2022; DOI: 10.1016/PIIS2542-5196(22)00088-2

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 6 points 1 year ago

Pas besoin d' "attendre" le prochain gouvernement, c'est déjà ce que fait gouvernement actuel en faisant monter la mayonnaise, autoritaire progressivement. Hormis sur la forme, j'ai du mal à croire que l'ED aurait pu mieux monter cette mayonnaise depuis 2071 que le pouvoir macroniste et sa capacité à empoisonner la vie des idées de notre pays et son changement de fusil d'épaule qui abandonne le "barrage contre l'extrême droite" pour la diabolisation de la gauche et de LFI et reprendre les concepts de l'ED? Ils savent très bien ce qu'il font, s'ils créent des fiches, des outils de surveillance et de répression ce n'est pas pour faire de la décoration, c'est pour s'en servir et ils s'en servent déjà.

2018 « Un président de la République qui rend honneur à Pétain » : Mathilde Panot divise la gauche et indigne le camp d’Emmanuel Macron => 2023 Macron prend ses distances avec Borne sur le RN et estime que le « combat » contre l’extrême droite « ne passe plus par des arguments moraux »

Des lois antiterroristes détournées pour garantir le maintien de l’ordre en France

2023, «Décivilisation» de la société : Macron adoubé par la droite et l’extrême droite

2020, Quand Emmanuel Macron cite Maurras devant les députés Maurras !

février 2021 « Islamo-gauchisme » : Frédérique Vidal suscite un tollé dans le monde universitaire et un malaise au sein de la majorité => « Islamo-gauchisme » : un terme sans « aucune réalité scientifique » selon le CNRS, Frédérique Vidal sous pression => octobre 2021 De Samuel Paty au « wokisme », le saut périlleux de Jean-Michel Blanquer

Des drôles de choix de ministre « Ces gens-là » : les propos homophobes de la ministre Cayeux embarrassent le gouvernement, De Napoléon et les juifs à Darmanin et les musulmans

Sans oublier les tentatives avec plus ou moins de succès de police politique au pouvoirs de surveillence, contrôle et repression de plus ne plus étendus et renforcés : 2020, La loi Avia contre la haine en ligne largement retoquée par le Conseil constitutionnel

2022 pour une structure créée en 2019 Cellule Déméter : le tribunal juge illégales les missions de prévention et de suivi des actions idéologiques contre le secteur agricole

2022Emmanuel Macron à Pau : la police intervient pour confisquer des pancartes chez un couple

2023 Des lois antiterroristes détournées pour garantir le maintien de l’ordre en France

2023 La France, premier pays d’Europe à légaliser la surveillance biométrique

JO 2024 : les députés autorisent la vidéosurveillance algorithmique avant, pendant et après les Jeux, Le gouvernement envisage de prolonger la vidéosurveillance par IA au-delà des JO 2024

Ce n'est pas juste un contrôle sociale et politqiue qui est organisé et déployé c'est une aussi les outils d'une répression à base de violence physique brutale de la contestation qu'ils ont anticipé de la société qu'ils nous construisent

La militarisation du maintien de l’ordre en France : vers une dérive autoritaire ?

Avant les manif contre la réforme des retraites, avant le carnage de St Soline, avant les émeuttes de cet été)

(presque) désolé pour cette avalanche de liens qui est malheureusement très loin d'être exhaustive mais tout se passe tellement vite qu'on a pas toujours le temps de se rappeler de tout et surtout à considérer ces faits comme isolés les uns des autres et non pas comme l'expression d'une cohérence d'une projet politqiue on en saisi pas bien la gravité.

Selon moi, tant qu'on s’obstinera à parler d'une "dérive autoritaire" on ne décrira pas se qu'il se passe depuis 2017 dans notre pays. Oui, ça fait mal et c'est difficile de se dire qu'en 2017 et en 2022 on a pu voter pour une personne et son parts politique autoritaires en particulier si c'était pour "éviter" l'extrême droite mais refuser de l'accepter ne change pas la situation et pire nous empêche de lutter contre et de ne pas reproduire les mêmes erreurs...

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 6 points 1 year ago

"Essayez la dictature et vous verrez !"

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 7 points 1 year ago* (last edited 1 year ago)

'On va attendre voir si vous oubliez le sujet surtout qu'on veut pas trop vous énerver et motiver à reprendre les rues en pillant l'AGIRC-ARRCO pour satisfaire notre base électorale de vieux boomers et nos amis qui attendent la libéralisation du marché des retraites et de l'avancement d'un système par capitalisation"

Pour Sophie Binet, la ponction de l’Agirc-Arrco par l’Etat est une « ligne rouge » de la CGT

Le conseiller "chargé des retraites" d'Olivier Dussopt rejoint Axa France… leader sur le marché de l'épargne retraite

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 5 points 1 year ago* (last edited 1 year ago)

Quand le point parle de manipulation, il est peu probable qu'en s'inscrivant dans leur ligne éditoriale ils fassent autre chose que de la projection... Il y a un bon paquet d'arguments malhonnêtes dans la manière de les avancer et surtout des omissions confondantes pour un appel à la "raison"...

C'est un bel exemple de cherrypicking : Ca commence dès les premières lignes : invoquer la justice américaine comme argument mais étrangement ignorer une décision française récente Glyphosate : Théo Grataloup, porteur de graves malformations après une exposition prénatale, sera indemnisé

Les mises entre guillemet et dénigrements des critiques de l'agriculture "intensive" et du "modèle capitaliste"sans même évoquer pourquoi ces critiques font le lien rentre glyphosate et ce modèle ni pourquoi ce modèle est critiqué. Désigner comme "sérieux" seuls les scientifiques qui vont dans leur sens (qui est celui des industriels), sans nommer une quelconque source, même pas le nom de l'étude ou des auteurs... Jusqu'à présent l'étude phare (en tout cas celle qui revient dans les échange sur le net) mise en avant pour justifier l'absence de lien entre cancer non hodgkinien est une parmi d'autres qui vont dans le sens inverse, ce que l'étude fait remarquer et surtout identifie un lien avec une forme de leucémie ! (j'éditerai pour y mettre un lien). D'une manière générale, confondre recherche et science et nier le caractère intrinsèquement non objectif (mais c'est pas grave en soi) et politique de la recherche c'est un malhonnête ou de l'ignorance crasse et volontaire.

https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/

Pour le Circ et aborder questions de notion de "risques" et "danger" sans même évoquer le principe de précaution c'est malhonnête.

Quant à la fiabilité des décisions des agences européennes et la différence de conclusion avec l'Iserm, ne pas pas évoquer les différences de méthodologie et le fait que les agences européennes ont choisi de ne pas étudier certains risques est encore une fois de la manipulation, je vous renvoie à un entretien que j'avais partagé le mois dernier « Si les évaluations européennes reposaient sur la science, le glyphosate serait interdit depuis des décennies » de Laurence Huc, directrice de recherche à l'Inrae. Donc quand il est écrit "au terme d'une revue intégrale de la littérature scientifique", c'est tout simplement de la désinformation, de la manipulation.

Ca parle des Monsanto papers pour en faire un complot, sans évoquer les révélations qui ont été faîtes ou encore le fait que des amendement au parlement européen aient pu être pré écrit par Monsanto...

Quand ça nous écrit "En réalité, les alternatives promises n'existent pas toutes. Pire : le message du président « condamnait l'agriculture de conservation des sols, la plus vertueuse en termes d'environnement, mais qui a besoin de quelques litres de glyphosate par an pour détruire les couverts végétaux entre deux cultures », dira plus tard le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, qui tentera de restaurer la réputation de l'herbicide. En vain. " sans aucune mise en perspective des volumes en question, c'est malhonnête. Un modèle qui supposerait une utilisation "optimale" des pesticides supposerait également une diminution drastique des volumes et donc des revenus et profits des industriels de l'agrochimie, ce qu'ils cherchent évidemment à éviter.

D'autant que des alternatives peuvent être trouvées ou des changements de pratiques peuvent aussi résoudre en partie ces problèmes. On en revient à la critique de modèle de production agricole et du modèle économique associé, qui est en fait une critique de l' entièreté de l’organisation de notre société, soigneusement évitée par nos dirigeants et par le point... C'est assez similaire avec la problématique des néonicotinoïdes pour la betterave : un changement de pratique de modèles auraient pu permettre de faire face aux baisse temporaire de rendement et de revenus mais aucune initiative n'a été lancée et soutenue par le gouvernement pour accompagner ces changements ou dans la recherche d'alternatives pour ensuite conclure fallacieusement que ces alternatives n'existent pas...

Enfin, parler "que" de la santé humaine et parler de "tromperie" sans aborder les conséquences directes sur les écosystèmes, la pollutions des sols, des cours d'eau et la destruction de la biodiversité qui sont des menaces directes pour notre santé et également sur la pérennité de notre modèle agricole et de note sécurité (et souveraineté) alimentaire... 99,8 % des Français sont contaminés au glyphosate (politis) et pour avoir une autre manière de présenter le sujet Glyphosate : nouvelle étude sur sa présence dans les urines des Français , Ouest-France

J'avais pas du tout prévu de passer la fin de mon samedi matin à écrire un petit pavé, je repasserai plus tard pour éditer et ajouter avec des liens supplémentaires...

Edit :

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 8 points 1 year ago* (last edited 1 year ago)

La ZAD de Saclay est une très bonne illustration, on va s’opposer à la construction d’une ligne de métro car on est opposé à la densification du plateau de Saclay.

C'est pas seulement ça, les raisons de l'opposition à la ligne 18, c'est aussi et surtout la destruction de terres agricoles qui font partie des dernières et plus fertiles de la région. La ligne 18 ce n'est pas que juste une ligne de transport en commun, ce qui est prévu avec ce projet c'est plus artificialisations, du parking et du centre commercial...

Quand aux problèmes de logement, vu l’énorme de logement inoccupés ou utilisés pour faire du airbnb on a quand même des solutions plus rapides et moins couteuses à mettre en place.

L’écologie se joue au niveau politique nationale et régionale, pas au niveau local.

Ca se joue à toutes ces échelles et lorsqu'il s'agit de questions de biodiversité et/ou agricoles une échelle locale/régionale sont généralement plus pertinentes pour établir des des mesures d'aménagement et d'adaptation.

Edit : Collectif Contre la Ligne 18 : Nos revendications

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