Quand le point parle de manipulation, il est peu probable qu'en s'inscrivant dans leur ligne éditoriale ils fassent autre chose que de la projection... Il y a un bon paquet d'arguments malhonnêtes dans la manière de les avancer et surtout des omissions confondantes pour un appel à la "raison"...
C'est un bel exemple de cherrypicking : Ca commence dès les premières lignes : invoquer la justice américaine comme argument mais étrangement ignorer une décision française récente Glyphosate : Théo Grataloup, porteur de graves malformations après une exposition prénatale, sera indemnisé
Les mises entre guillemet et dénigrements des critiques de l'agriculture "intensive" et du "modèle capitaliste"sans même évoquer pourquoi ces critiques font le lien rentre glyphosate et ce modèle ni pourquoi ce modèle est critiqué. Désigner comme "sérieux" seuls les scientifiques qui vont dans leur sens (qui est celui des industriels), sans nommer une quelconque source, même pas le nom de l'étude ou des auteurs... Jusqu'à présent l'étude phare (en tout cas celle qui revient dans les échange sur le net) mise en avant pour justifier l'absence de lien entre cancer non hodgkinien est une parmi d'autres qui vont dans le sens inverse, ce que l'étude fait remarquer et surtout identifie un lien avec une forme de leucémie ! (j'éditerai pour y mettre un lien). D'une manière générale, confondre recherche et science et nier le caractère intrinsèquement non objectif (mais c'est pas grave en soi) et politique de la recherche c'est un malhonnête ou de l'ignorance crasse et volontaire.
https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/
Pour le Circ et aborder questions de notion de "risques" et "danger" sans même évoquer le principe de précaution c'est malhonnête.
Quant à la fiabilité des décisions des agences européennes et la différence de conclusion avec l'Iserm, ne pas pas évoquer les différences de méthodologie et le fait que les agences européennes ont choisi de ne pas étudier certains risques est encore une fois de la manipulation, je vous renvoie à un entretien que j'avais partagé le mois dernier « Si les évaluations européennes reposaient sur la science, le glyphosate serait interdit depuis des décennies » de Laurence Huc, directrice de recherche à l'Inrae. Donc quand il est écrit "au terme d'une revue intégrale de la littérature scientifique", c'est tout simplement de la désinformation, de la manipulation.
Ca parle des Monsanto papers pour en faire un complot, sans évoquer les révélations qui ont été faîtes ou encore le fait que des amendement au parlement européen aient pu être pré écrit par Monsanto...
Quand ça nous écrit "En réalité, les alternatives promises n'existent pas toutes. Pire : le message du président « condamnait l'agriculture de conservation des sols, la plus vertueuse en termes d'environnement, mais qui a besoin de quelques litres de glyphosate par an pour détruire les couverts végétaux entre deux cultures », dira plus tard le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, qui tentera de restaurer la réputation de l'herbicide. En vain. " sans aucune mise en perspective des volumes en question, c'est malhonnête. Un modèle qui supposerait une utilisation "optimale" des pesticides supposerait également une diminution drastique des volumes et donc des revenus et profits des industriels de l'agrochimie, ce qu'ils cherchent évidemment à éviter.
D'autant que des alternatives peuvent être trouvées ou des changements de pratiques peuvent aussi résoudre en partie ces problèmes. On en revient à la critique de modèle de production agricole et du modèle économique associé, qui est en fait une critique de l' entièreté de l’organisation de notre société, soigneusement évitée par nos dirigeants et par le point... C'est assez similaire avec la problématique des néonicotinoïdes pour la betterave : un changement de pratique de modèles auraient pu permettre de faire face aux baisse temporaire de rendement et de revenus mais aucune initiative n'a été lancée et soutenue par le gouvernement pour accompagner ces changements ou dans la recherche d'alternatives pour ensuite conclure fallacieusement que ces alternatives n'existent pas...
Enfin, parler "que" de la santé humaine et parler de "tromperie" sans aborder les conséquences directes sur les écosystèmes, la pollutions des sols, des cours d'eau et la destruction de la biodiversité qui sont des menaces directes pour notre santé et également sur la pérennité de notre modèle agricole et de note sécurité (et souveraineté) alimentaire... 99,8 % des Français sont contaminés au glyphosate (politis) et pour avoir une autre manière de présenter le sujet Glyphosate : nouvelle étude sur sa présence dans les urines des Français , Ouest-France
J'avais pas du tout prévu de passer la fin de mon samedi matin à écrire un petit pavé, je repasserai plus tard pour éditer et ajouter avec des liens supplémentaires...
Edit :